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Ukraine / Russie : quels flux avec la filière bois française ?

Depuis le 24 février et le déclenchement d’une attaque militaire de l’armée russe sur le sol ukrainien, de nombreux pays, dont les États membres de l’Union européenne, ont annoncé des sanctions à l’encontre de la Russie. Plusieurs de ces sanctions, prises notamment pour isoler le pays sur le plan économique, pourraient avoir directement ou indirectement des conséquences sur les échanges internationaux de produits bois.

« La France est un partenaire mineur de la Russie et de l’Ukraine », explique l’Observatoire économique de France bois forêt suite aux sanctions prises par plusieurs États dans le monde pour répondre à la guerre déclarée à l’Ukraine depuis le 24 février par le pays dirigé par Vladimir Poutine. « Le principal impact sera sur le marché des résineux, avec un risque de manque de bois russe sur le marché européen ajoutant à la volatilité des marchés. Cependant la situation des stocks chez les distributeurs est bien différente de 2021 et cela devrait permettre de faire face à la période d’incertitude qui s’ouvre. »

Niveau bois ronds, les principaux client de la Russie sont la Chine et la Finlande, avec respectivement 7 et 5,8 millions de m3 importés, sur un total de 14,3 millions de m3 expédiés en 2021 (1). Dans ce domaine, la fédération russe ne cesse de réduire ses flux et vient d’interdire les exportations de bois non transformés depuis le 1er janvier *.

Côté sciages, la Chine est également le principal partenaire commercial de la Russie avec 16,6 millions de m3 importés en 2021, pour un volume total à l’export de 30,6 millions de m3. Viennent ensuite l’Ouzbékistan (2.2 millions de m3), l’Estonie (1 million) et l’Azerbaïdjan (1 million). Avec 270 000 m3 de sciages importés l’an dernier, la France se situe loin derrière, mais d’autres pays européens commercent toutefois davantage avec la Russie : Allemagne, 750 000 m3 ; Finlande, 680 000 ; Royaume-Uni, 530 000 ; Lettonie, 400 000 ; Pays-Bas, 400 000 ; Lituanie, 320 000. « L’impact sera nul sur les échanges France/Russie mais cela risque de créer un manque en Europe et donc d’accentuer l’augmentation des prix en sciages résineux dans un marché déjà très volatil », analyse quant à elle FrenchTimber, l’association de promotion des sciages et produits bois français à l’international. « La Russie est dépendante du marché chinois et de celui de la communauté des Etats indépendants (CEI) qui représentent la majorité de ses exportations. La situation du marché européen est différente de 2020 et les stocks dans la supply chain devraient aider à passer le cap ». Elle identifie toutefois plusieurs conséquences directes côté ukrainien : « Il peut y avoir un impact plus important pour la palette et les bois d’emballage qui sont une spécialité de l’Ukraine ainsi que des problèmes logistiques sur la zone, y compris dans l’Est de la Pologne, à court terme. Les indices de ces produits devraient augmenter à court terme ».

A titre indicatif, en 2021 l’Ukraine aurait exporté environ 115 000 m3 de sciages de chêne et 2,7 millions de m3 de sciages résineux pour des valeurs totales respectivement estimées à 63,9 et 480,8 millions d’euros (2). « soit un peu moins de 20% de la production française mais l’équivalent de deux tiers de nos exportations », souligne l’Observatoire économique de France bois forêt au sujet des sciages de chêne expédiés par le pays. « à relativiser sur les 85 millions de m3 de sciages résineux produits en UE et les 8 millions de m3 produits en France », poursuit-il à propos des sciages résineux. Avec près de 3,4 millions d’euros de sciages de chêne importés l’an dernier, la France est le quatrième partenaire de l’Ukraine derrière la Pologne (11,9 M d’euros), la Lituanie (9,6) et les Pays-Bas (4,5). La France ne figure en revanche pas parmi les principaux partenaires commerciaux de l’Ukraine pour les sciages résineux (3 500 m3). Dans ce registre, les volumes les plus importants sont importés par la Chine (92,6 millions d’euros), la Hongrie (54,7 millions d’euros), l’Italie (33,3 millions d’euros) ou encore l’Allemagne (26,1 millions d’euros).

(1) Source FrenchTimber.
(2) Pour l'Ukraine, l'observatoire économique de FBF précise que les chiffres sont communiqués en valeur car les données en volume
sont estimées moins fiables.

* Le SEFB nous précise qu’il n’y a pas d’interdiction effective à l’exportation de grumes russes. Si le Gouvernement russe n’a a priori pas adopté de texte pour interdire expressément les départs de bois non transformés de son territoire, sa volonté de les empêcher semble toutefois ne faire aucun doute dans la mesure où depuis l’an dernier, les bois bruts du pays ne peuvent être exportés que par deux points de passage ferroviaires, le poste de Lotta à la frontière avec la Finlande et celui de Khasan à la frontière avec la Corée du Nord. Dans un communiqué diffusé début janvier, l’agence de presse russe Tass indiquait par ailleurs que la Russie avait décidé de relever ses droits de douane jusqu’au 31 décembre 2022 pour l'exportation de certains types de bois afin « d’empêcher l'exportation de bois brut déguisé en bois d'œuvre ». Retrouvez le détail de ces nouvelles modalités dans notre article intitulé : « La Russie veut garder ses grumes ».

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