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Le travail en réseau dans la scierie française

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Des partenariats entre scieurs existent. Des groupements de production et commerciaux sont identifiés, mais ce que l’on sait moins, c’est que des partenariats informels existent entre les entreprises de sciage. Du travail collaboratif qui montre que les scieurs ne sont pas ces individualistes trop souvent montrés du doigt.

Quel sera l’avenir des scieries de feuillus, 503 entreprises en 2018, et, en particulier, de celles spécialisées dans la transformation du chêne, l’essence emblématique de la forêt française avec plus de 631.000 m3 de sciages, selon les données Agreste 2018 ? Une question qu’a posée le rapport (1) sorti à l’automne 2019 et qui, dans ses conclusions, avance que, dans le futur, de « grosses unités leaders travailleront en réseau de manière verticale avec les plus petites unités, réparties sur le territoire. Ces dernières les approvisionneront en produits prétransformés et assureront à la fois un sourcing (2) mais également un commerce local. Ces petites unités de sciage seront localisées au niveau des massifs et pourront être moins automatisées, moins numérisées mais soigneront néanmoins leur démarche environnementale. »

L’Observatoire du métier de la scierie a voulu vérifier la réalité de cette voie de réponse en allant à la rencontre d’acteurs majeurs de la transformation du chêne : Éric Julien, dirigeant la scierie Eurochêne à Saint-Lothain dans le Jura et David Chavot, directeur de la scierie Margaritelli, implantée à Fontaines, en Saône-et-Loire.

Les deux dirigeants s’accordent sur le fait que les mégastructures de sciage dans le chêne ne sont pas envisageables a contrario du résineux où le calibrage des bois bruts et la standardisation des sciages sont de mise. Pour le chêne, c’est une autre affaire, tant par la diversité de ses produits que de ses qualités. Pour eux, la solution d’avenir n’est pas de grossir seul mais plutôt de « travailler en réseau » avec des confrères de même taille et aussi avec des artisans scieurs. Si pour la scierie Eurochêne (3), le travail collaboratif avec une quinzaine de confrères régionaux a vraiment commencé ces dix dernières années et représente aujourd’hui 25 % du CA, pour la scierie Margaritelli (4) cette pratique date de cinquante ans en arrière, période où le groupe italien, fabricant de parquet, s’est installé en Bourgogne afin de produire des traverses à destination du marché italien. Aujourd’hui, c’est une coopération-collaboration avec un réseau national de quelque cinquante scieries de chêne de tailles variables, mais qui peuvent au total représenter 35 à 40 % du volume de sciages que commercialise le scieur bourguignon. L’objectif explicité par les deux confrères est de « faire produire des sciages » dont ils ont besoin afin de compléter leur propre production alimentant leurs marchés. Par exemple, traverses paysagères, bois sous rails, avivés, et sciages pour les marchés grand export : frises, plateaux, pièces équarries, bardeaux… « Dans le même temps », précise David Chavot, « nous vendons parfois aux mêmes scieries qui nous alimentent, des sciages qu’elles sont capables de valoriser dans d’autres débouchés que les nôtres. Exemple d’un collègue qui nous fournit des bois sous rail et à qui nous fournissons des frises aubieuses et des lamelles pour la fabrication de ses propres carrelets. »


Quelque 50 scieries en réseau avec Margaritelli

Selon les deux chefs d’entreprise, leur expérience n’est pas isolée. Ce type de collaboration est courant dans le feuillu mais souvent pour des raisons de confidentialité, elles ne sont pas mises en avant. Ce qui contribue par ailleurs à ne pas donner une image réelle du travail collaboratif qui existe au sein des scieries de chêne. On pourrait aussi citer l’exemple de ce scieur [...]

Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°37… 

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