Ils sont dix étudiants à s'être démenés durant plusieurs mois pour être prêts pour la grande journée du 14 mars, dans l'optique de faire découvrir la filière forêt-bois de l'amont à l'aval à près de 400 collégiens de 3e et 4e. Adrien, Alix, Antoine, Camille, Hugo, Jules, Lyssandre, Mathéo, Robin, Romain sont de futurs responsables dans le domaine de la gestion et de l'exploitation forestière. Ils suivent au sein du CFPPA de Chateaufarine les cours de la licence professionnelle du Conservatoire national des arts et métiers – Cnam) mention métiers des ressources naturelles et de la forêt, parcours Conseiller forestier (une formation par alternance de 1 an en contrat d'apprentissage ou en contrat de professionnalisation), et ont eu en charge la préparation de cette journée de découverte. Ce « passage de relai » d'étudiants à collégiens n'a pas d'équivalent en France en termes d'ampleur dans le cadre de la journée de la forêt. Michaël Perrot, responsable pédagogique de la licence pro, et ses collègues, ont initié il y à cinq ans la participation de l'établissement à la Journée internationale des forêts, un événement qui se déroule chaque année durant quelques semaines autour du 21 mars, à l'initiative de l'ONU. Ayant pour ambition non pas seulement d'enseigner à leurs élèves les disciplines forestières, mais aussi de leur faire connaître toute la filière, donc aussi la commercialisation, la transformation, ils peuvent être fiers de la mission accomplie : les dix étudiants ont eu à cœur de faire découvrir à la fois les métiers forestiers et les métiers de la scierie aux collégiens et… à leurs professeurs, dont certains se sont dits ébahis par la qualité de l'information et de l'apprentissage qui a été proposé à leurs classes. Les enseignants de Chateaufarine peuvent être fiers aussi de l'implication de leurs étudiants, qui ont réussi le tour de force de nouer des partenariats constructifs avec (notamment) des propriétaires et gestionnaires (Communes forestières et ONF, coopératives), des scieurs (scierie Chauvin, scierie Regniaud) et le SDIS, pour une sensibilisation aux feux de forêt, mais aussi de trouver des donateurs ‒ au nombre de dix ‒ pour prendre en charge l'affrêtement des autobus (les collèges n'ont rien eu à débourser) et toute la logistique.
Le point de ralliement était la salle des fêtes de Frasne, où il a été proposé aux élèves des échanges avec les professionnels présents et les étudiants en BTS Gestion forestière et en BTS Technico-commercial produits de la filière forêt bois, conviés par les organisateurs, leurs « grands frères » de licence. Les collégiens ont pu découvrir les simulateurs de machines forestières et de scierie. Ces équipements ont suscité l'étonnement de certains, redoublé lors de leur découverte des deux scieries : « Il y a beaucoup de technologies », ont-ils remarqué ! À noter que l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait choisi pour thème de la Journée internationale des forêts 2024 : « Les forêts et l'innovation » ! Les classes ont pu découvrir aussi le métier de sanglier*. Un des moments intense de la journée a été la plantation d'un arbre par chaque collégien dans une parcelle communale sous l'égide de l'ONF. Des épicéas et des feuillus divers ont été plantés sous le signe de la passation de savoir d'une génération à l'autre, et de la vie de toute une filière. Les collégiens ont pu retisser dans leurs têtes les fils reliant toutes les activités de la transformation du bois. Une journée exceptionnelle, dont chacun se souviendra longtemps, et qui devrait inciter à l'avenir des jeunes à aller frapper à la porte du centre de formation de Chateaufarine (voire d'un centre dédié au bois).
Le CFPPA bisontin a ouvert ses recrutements pour la prochaine année scolaire. Rappelons qu'y sont dispensées des formations du niveau BPA à, désormais, le niveau master, avec la création à la rentrée 2023 du master Droit, économie et gestion mention entrepreneuriat et management de projet Parcours management de projet et d'affaires, dans le domaine de la filière bois.
* Lire par ailleurs : "L’épicéa au service du vacherin : rencontre avec un artisan sanglier", dans Le Bois International Rouge du 27 février 2021.