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À Gardanne, peut-on sortir par le haut ?

La centrale biomasse de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône a tout du projet maudit. Contestée dès l’annonce de sa création par les associations environnementales et une partie des élus locaux, bloquée pendant trois ans par une décision du Tribunal administratif de Marseille puis arrêtée par des conflits sociaux, elle aura tourné en tout et pour tout quelques mois en dix ans... 

La conversion d’une ancienne centrale à charbon avait pourtant l’allure d’une bonne idée, contribuant à la réduction des émissions de CO2 et à la transition vers les énergies renouvelables... Pas si bonne toutefois, de l’avis des ONG mais aussi de nombreux énergéticiens.

Le projet a soulevé en effet de nombreuses questions, par son gigantisme et au sujet de l’intérêt réel de produire de l’électricité avec du bois sans valoriser la chaleur fatale, un problème en passe d’être résolu. Entre-temps, craignant de voir tout le bois de leurs forêts finir en bois énergie, les propriétaires forestiers et leurs organisations se sont mobilisés pour étudier des solutions permettant d’approvisionner la centrale sans déstabiliser les écosystèmes forestiers, tout en relançant la valorisation en bois d’œuvre du pin d’Alep. Pour une forêt qui avait fini par ne plus connaître d’autres débouchés que la papeterie de Tarascon, cette évolution serait gagnante pour tout le monde, et réveillerait la belle endormie qu’était la forêt méditerranéenne. L’annonce de la création d’un pôle bois d’excellence sur le site de Gardanne ouvre encore des perspectives et ce pour l’ensemble de la filière bois.

Ce projet pourrait-il in fine déboucher sur un projet vertueux, dynamisant la forêt et une industrie décarbonée dans la région ? Cet article tente de faire le tour des questions posées.

Vue d'ensemble de la centrale.
Crédit photo : Pascal Charoy / La Forêt Privée

La longue route du projet

La centrale à charbon de Gardanne en région Provence Alpes Côte d’Azur fut implantée sur un ancien terrain minier en 1950, et faisait partie du parc de centrales électriques thermiques de la SNET, société héritière des Charbonnages de France. L’unité P4 fut construite en 1967, l’unité P5 en 1984. Les deux installations furent achetées en 2010 par Eon, la compagnie d’électricité allemande (l’un des principaux opérateurs énergéticiens allemands), qui possédait au total cinq des quinze centrales à charbon françaises, les dix autres étant la propriété d’EDF.

Il en reste quatre aujourd’hui, dont celle de Gardanne, et toutes doivent être fermées d’ici à 2022, comme l’a annoncé le ministère de la Transition écologique en 2020 en rappelant que ces quatre dernières centrales à charbon génèrent environ 10 millions de tonnes de CO2, soit près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique.

7500 heures par an 

La reprise par Eon du site en 2010 s’est faite dans la perspective de convertir l’une des deux installations en une unité de production d’électricité à partir de biomasse (l’autre installation de 600 MW a été arrêtée en décembre 2020),permettant à la France de sauvegarder les 250 emplois de Gardanne et à l’Allemagne d’améliorer ses technologies de conversion du charbon à la biomasse.

En 2011, Eon gagne (de justesse) l’appel d’offres de la CRE32, obtenant ainsi un contrat de rachat de l’électricité produite pour 150 MW de puissance installée et un fonctionnement de 7.500 heures par an au tarif de 115euros/MWh (soit 1125 GW/an). La soumission à l’appel d’offres était conditionnée à la fourniture d’un plan d’approvisionnement précisant l’origine des bois utilisés, établi par Eon avec la Cellule régionale biomasse (pilotée par la DREAL, la DRAAF, et l’Ademe). 

Retrouvez l'article en entier dans le numéro 382 de la Forêt Privée ! Abonnez-vous ici. 

 

 

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