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Première baisse depuis 10 ans des exportations de grumes en 2019

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En 2019, les exportations de grumes ont reculé. Le solde commercial des bois ronds affiche même un recul conséquent de 11% par rapport à 2018. C’est ce que nous apprend le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture, Agreste, dans sa synthèse conjoncturelle n° 364 de décembre 2020 relative au commerce extérieur bois et dérivés, rédigée par Philippe François-Demay. «En particulier, l’excédent commercial des bois ronds de feuillus se réduit (- 5%) porté par la chute du chêne (- 9%) . Les exportations baissent, excepté pour les bois traités. Les importations régressent également du fait de la chute du sapin-épicéa. Le marché français est très touché par l’épidémie de scolytes qui a conduit à une forte hausse de l’exploitation forestière. Toutefois, les importations de bois ronds progressent en provenance d’Espagne (+ 87% de conifères) et d’Allemagne (+ 10% de sapins-épicéas)», écrit-il.

L’exportation des grumes de chêne s’effectuant au détriment des industriels français est un sujet brûlant de filière qui a conduit à la mise en place des ventes de bois publics dites «à label UE» (lots réservés aux transformateurs UE), et peut-être faut-il voir dans les chiffres 2019 une inversion de tendance. 95 millions d’euros (M€) de bois ronds de chêne ont quand même été exportés en 2019 (104 M€ en 2018).


Filière : exportations en baisse, importations en hausse

Si un export de grumes en baisse est conforme aux vœux de la filière qui souhaite que la valeur ajoutée soit réalisée sur le sol français, un export moindre des produits transformés ne l’est pas du tout, alors que la filière est montrée du doigt pour le déficit de sa balance commerciale. Tout produits bois confondus, les exportations ont reculé de 3,4% en 2019 sur un an. La baisse concerne tous les produits sauf les tonneaux (+6,5% d’export), les bois profilés et de menuiserie (+7,5%) et les sciages de conifères (+3,9%).

A l’inverse, les importations, tous produits confondus, ont augmenté de 1,2% en un an. Le solde commercial s’établit ainsi à - 7,4 milliards d’euros (Md€) pour la filière bois (- 6,8 Md€ en 2018), affichant une progression de 7,8% en un an. «Un nouveau record», souligne Philippe François-Demay. Ce sont toujours les pâtes papier et carton (-2,8 Md€) et les meubles et sièges en bois (-2,9 Md€) qui constituent l’essentiel du déficit, avec même une aggravation de 7% pour chacun des postes. Il n’y a que les tonneaux en tant que produits de l’industrie du bois qui sont en excédent commercial, de 421 M€. « Les plus gros déficits sont enregistrés avec l’Allemagne (- 1.780 M€), l’Italie (-1.042 M€) et la Chine (-903 M€) », souligne l’auteur de la synthèse conjoncturelle.

Pour l’année 2020, les chiffres de la balance commerciale risquent de réserver des surprises. Les comparaisons effectuées avec 2019 basées sur le seul premier semestre sur quatre postes (bois d'œuvre, trituration et énergie ; sciages et produits connexes ; produits des industries du bois ; pâtes, papier et cartons) montrent que le solde commercial en bois d’œuvre, trituration et énergie, seul poste où la France est excédentaire, a diminué du fait de la baisse des exportations, non compensées par la baisse des importations, mais que dans tous les autres secteurs déficitaires, le déficit commercial s’est réduit en raison de la baisse des échanges et notamment des importations. Le Covid-19 aura-t-il un effet durable sur la relocalisation des échanges ?

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Échanges de l’ensemble des produits de la filière de 2012 à 2019. (Source : Agreste)

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