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Gros bois résineux, spécialité de la scierie Mathieu

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L’Observatoire du métier de la scierie poursuit sa recherche sur la transformation des gros et très gros bois. Il est allé rencontrer la scierie Mathieu qui s’est faite la spécialiste des gros bois résineux. Une entreprise qui a su adapter son outil de production aux bois d’altitude en valorisant au quotidien la quintessence du bois pour un rendement matière moyen de 68%.

L’Observatoire du métier de la scierie poursuit sa recherche sur la transformation des gros et très gros bois. Il est allé rencontrer la scierie Mathieu qui s’est faite la spécialiste des gros bois résineux. Une entreprise qui a su adapter son outil de production aux bois d’altitude en valorisant au quotidien la quintessence du bois pour un rendement matière moyen de 68%.  Située à près de 800 m d’altitude, la scierie Jean Mathieu de Xonrupt-Longemer, à quelques kilomètres du célèbre lac de Gérardmer, est la dernière scierie dans un secteur géographique qui en comptait une dizaine dans les années 50-60 au moment de la reconstruction de Gérardmer en partie détruite en 1944 par les nazis. Scierie familiale depuis trois générations, ce sont Benjamin et Adeline Mathieu qui en ont la responsabilité depuis plus de dix ans dans le sillage de leur père Dominique. Ce dernier a été l’artisan de la montée en puissance de la scierie qui est passée de 3.500 m3 de sciages résineux en 1975 à plus de 22.000 m3 aujourd’hui. Alors que beaucoup se demandent comment transformer rentablement les gros et même très gros bois, il y a de nombreuses années que la scierie vosgienne en a fait son coeur de métier.

Un process spécifique de reprise

Un gros ruban à grumes Comact en tête de ligne, une déligneuse Bull Comact et un gros dédoubleur automatisé Gillet permettent de tirer le meilleur de la matière avec au bout un rendement moyen de 68%. Selon Benjamin Mathieu, «c’est là que réside le point essentiel de l’entreprise. Nous veillons au quotidien en impliquant le personnel afin que la ligne de crête du rendement matière soit maintenue. La question permanente que chacun doit se poser avant «d’envoyer» une dosse ou une délignure au broyeur est : est-ce que l’on ne peut pas en tirer encore quelque chose ? » Les tableaux de bord sont affichés et les 30 membres de l’équipe peuvent en prendre connaissance à tout moment. Du coup, dans cette scierie qui allie subtilement tradition et modernité, on ne trouve pas de fraisage aussi bien en tête qu’en reprise. «Plutôt que de faire de la plaquette sur les bords des billes ou dans les flasches, nous faisons des voliges et des liteaux même courts : 1 m au minimum. Ce qui part au broyeur est vraiment ce qui ne peut plus rien donner en sciage», déclare en substance le dirigeant.

Tout commence au parc à grumes

En amont du sciage, le parc à grumes modernisé en 2014 absorbe les grumes jusqu’à 90 cm de diamètre : diamètre maximum admis dans l’écorceuse Nicholson. Au-delà, c’est un camion équipé d’une station mobile d’écorçage-rondinage qui a été acquis en 2018. Cette scierie de montagne transforme aussi des «bois mitraillés» issus des deux guerres. Une contrainte supplémentaire que les évolutions de la technologie permettent de contourner plus facilement aujourd’hui qu’il y a seulement dix ans : «Le détecteur de métal enregistre l’emplacement de la mitraille, puis un cubeur 2D Mudata donne la forme de la grume sur un écran, les éclats sont positionnés. Un logiciel propose alors la découpe optimale», précise Benjamin Mathieu.

Ce progrès dans la détection permet d’employer à présent des lames stellitées titanium qui suppriment les opérations d’écrasement. Selon l’affûteur, Jacques Bedel, «les nouvelles lames peuvent rester jusqu’à 12 heures sur le bâti. Cependant, toucher ou frôler un éclat n’est pas totalement exclu. Cela arrive, mais bien moins souvent qu’avant. Un affûtage un peu appuyé permet de réparer les brèches à la pointe des dents». Cette façon globale de travailler fait dire à Benjamin Mathieu que «tout le matériel a été pensé, étudié et choisi par rapport aux bois du massif. Ce n’est pas à la matière première de s’adapter à une typologie d’entreprise mais à l’équipement d’être en phase avec la matière. En tout cas, c’est notre philosophie. Il convient de valoriser au mieux les bois d’altitude qui ont entre 120 et 180 ans de croissance». L’hétérogénéité de la qualité n’est pas sans poser des problèmes à la production, mais la diversité des produits dans les trois classes principales, charpente sur liste et standardisée, emballage et menuiserie, permet une meilleure revalorisation. «Dans ces conditions […]

Photo : Scie à grumes Comact de 180 pouvant admettre des bois jusqu’à 1,20 m.

Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°19…

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