Les objectifs de reboisement déclinés par le Gouvernement et la commission européenne (45.000 ha supplémentaires plantés d’ici 2024 pour le plan de relance dans l'Hexagone, 3 milliards d’arbres plantés d’ici 2030 dans l’UE selon la commission, rappelle la FNEDT) se heurtent à une réalité : le manque de main d’œuvre. Les acteurs professionnels des travaux sylvicoles relèvent leurs manches pour attirer des talents, notamment dans les régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes impactées par les sécheresses et la crise sanitaire.
Faire connaître le métier
« Les métiers de la plantation souffrent d’une profonde méconnaissance de leurs activités par le grand public. Pourtant, beaucoup recherchent des métiers qui ont du sens pour la préservation de la planète. Et c’est l’une des missions des acteurs des travaux sylvicoles », remarque la FNEDT.
Pour Robert Dieudonné, président de la commission forêt de la FNEDT, « il est indispensable qu’au niveau régional et local, des actions de sensibilisation entre les entreprises et vers les publics en orientation et en reconversion soient coordonnées dès que possible ». Ces actions doivent être mises en place par les acteurs de la filière forêt-bois, les services emploi, formation et forêt de l’État (DRAAF : Serfob, SRFD) ainsi que les services formation emploi des conseils régionaux et les structures d’insertion et d’orientation, explique-t-il. « Nous devons tout faire pour convaincre les entreprises de recruter et des candidats de venir vers nos métiers sylvicoles ! »
C’est face à cette urgence que, dans le cadre de la Journée internationale des forêts 2022, la FNEDT s’est associée avec les acteurs des travaux sylvicoles pour organiser une action de communication sur l’emploi d’opérateur sylvicole. Réalisé en collaboration avec les acteurs de la filière forêt-bois et les acteurs de l’emploi et de la formation, cette action s’est déroulée en région Grand Est, sur un chantier de replantation d’une parcelle de forêt touchée par des dépérissements et des attaques de scolytes depuis 2018 avec le soutien financier du plan de relance.
Parcours professionnalisant
Le reboisement est une activité qui ne s’improvise pas. « La forêt jouera ses multiples rôles si elle est gérée durablement avec des reboisements adaptés », a assuré Robert Dieudonné, lors de la démonstration réalisée dans la parcelle vosgienne. Depuis plusieurs mois, des acteurs des travaux sylvicoles (ONF, Entreprises de travaux forestiers et sylvicoles, pépiniériste, entreprises du paysage, Interprofessions régionales, centres de formation), travaillent collectivement avec les structures de référence au niveau national et régional à la mise en place d’un parcours professionnalisant pour attirer des candidats à une insertion professionnelle ou en reconversion. Ces travaux sont encadrés par Ocapiat, l’Anefa, les Interprofessions régionales et Vivea.
Une première étape a défini des fiches opérationnelles métiers et un programme de formation adapté (300 heures) pour former de futurs opérateurs sylvicoles dans le cadre d’une mission financée par Ocapiat sur décision de la CNPE agricole nationale. À ce jour, des centres de formation aux métiers de la forêt dans les régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes sont en contact étroit avec les branches professionnelles, Ocapiat et Pôle Emploi.
