Comme chaque année, FCBA a réalisé son enquête sur les ventes de matériels d’exploitation forestière neufs livrés en France. Les données ci-dessous émanent des constructeurs et distributeurs en France, parmi lesquels les adhérents de l’Ascodif (syndicat professionnel des constructeurs, distributeurs et équipementiers de matériels forestiers). Elles portent sur l’année 2018.
Avec 253 engins neufs vendus et livrés, le marché a connu une nouvelle diminution en 2018. Le niveau des ventes accuse 7% de baisse par rapport à l’année précédente (-10% par rapport à 2016) soit 18 engins vendus en moins. Il s’agit de la plus mauvaise année, pour les ventes d’engins forestiers, depuis 2015. Les ventes de débusqueurs augmentent de 13% par rapport à l’année 2017, tandis que les porteurs, qui restent les engins de débardage les plus plébiscités (65% des engins de débardage vendus en 2018) voient leurs ventes diminuer de 19%.
Les ventes de machines combinées porteur/ débusqueur constituent un marché nouveau en expansion qui, avec un volume toutefois peu élevé de 9 engins, progresse de 125% par rapport à 2017. Les machines de bûcheronnage vendues en 2018 ont, quant à elles, été très légèrement moins nombreuses que l’année précédente (-2%). Après 3 années de baisse consécutive, les ventes de têtes de bûcheronnage vendues seules repartent à la hausse (+127%), avec un niveau de vente comparable à celui des années 2015/2016.
Le Centre-Ouest à nouveau en tête
En 2018 à nouveau, c’est le secteur Centre- Ouest qui, avec 80 matériels forestiers vendus, est leader sur le nombre de ventes. Une légère baisse de 2 matériels est à noter par rapport à 2017 sur ce secteur.
Il est suivi par le secteur Nord-Est, dont l’effectif des ventes diminue à nouveau. Avec 73 matériels vendus, ce secteur accuse une baisse des ventes de 6% par rapport à 2017 (-5 matériels) et de 21% par rapport à 2016 (-19 matériels). Centre-Ouest et Nord-Est concentrent toujours plus de la moitié des ventes (58% précisément).
La plus forte progression des ventes en 2018, avec 40 matériels forestiers, se situe dans le secteur Sud-Ouest : +5 matériels soit +14% par rapport à l’année précédente.
Le secteur Sud-Est (32 matériels) augmente légèrement ses ventes (+7% et +2 matériels). Le secteur Nord-Ouest (28 matériels) accuse une baisse des ventes de 15% (-5 matériels forestiers) par rapport à 2017.
Le secteur Sud connaît, avec -38%, la plus forte baisse des ventes par rapport à l’année précédente, (-6 matériels). Avec ses 10 matériels forestiers vendus, il atteint un de ses plus bas niveaux de ventes.
- Débusqueur
Avec 52 engins vendus en 2018, les ventes de débusqueurs sont en augmentation de 13% par rapport à l’année précédente (+6 engins). Ce niveau de vente s’inscrit dans la moyenne des ventes des 10 années précédentes, qui est de 51 engins.
92% des débusqueurs vendus sont équipés d’un double treuil et 97% sont à 4 roues (3% en 6 roues).
Les débusqueurs uniquement à câble sont, pour la 5e année consécutive, toujours minoritaires par rapport aux débusqueurs possédant un équipement supplémentaire, avec 30% des ventes. Ces derniers représentaient la moitié des ventes en 2012. Ces engins sont exclusivement équipés d’un double treuil.
Les ventes de débusqueurs à grue restent toujours majoritaires avec 53% des engins équipés en 2018. Mis à part 1 engin, ils sont tous équipés de double treuil et 20% de ces engins possèdent également une pince à grume (clambunk) soit 11% du total de ventes.
La proportion de débusqueurs à pince (grapple) atteint 11% des ventes en 2018 (contre 13% en 2017). Ils sont majoritairement à simple treuil (75% de ces engins) (NB : les proportions annoncées sont fonction des caractéristiques connues. Cela explique que le total n’atteigne pas 100%).
- Machines combinées (porteur/débusqueur)
9 engins combinés ont été vendus en 2018. Si ce type de machine reste peu vendu en volume (3% du marché en 2018 comme en 2017), il n’en reste pas moins que cette demande est en forte croissance en proportion (+125% soit +5 engins par rapport à l’année précédente).
Ces engins possèdent majoritairement 6 roues (78% des ventes). Un engin possède 4 roues et un autre 8 roues.
A la différence des 2 années précédentes, aucun très gros engin (18 à 19 tonnes de charge) n’a été vendu en 2018. Il s’agit cette année à 56% de gros engins (14 à 17 tonnes de charge), à 33% d’engins de capacité moyenne (11 à 13 tonnes de charge) et à 11% de petits engins (5 à 10 tonnes de charge).
Tous ces engins possèdent un double treuil et une pince à grumes (clambunk) mais contrairement à l’année précédente (où tous en possédaient), aucun ne possède de treuil d’assistance synchronisé.
- Porteurs
Les ventes de porteurs accusent en 2018 une baisse significative de 19% par rapport à l’année précédente avec 113 engins vendus.
Ce niveau de ventes reste toutefois supérieur à la moyenne observée sur les 10 années précédentes qui est de 107 porteurs. 98% des porteurs vendus possèdent 8 roues (le reste étant à 6 roues). Pour la 2e année consécutive, ce sont les porteurs de grande capacité (14 à 17 tonnes de charge) qui sont les plus vendus et majoritaires avec 54% des ventes. Les ventes de porteurs de moyenne capacité (11 à 13 tonnes de charge) reculent à nouveau en 2018 avec 39% des engins. Leur part de marché moyenne sur les 5 dernières années était de 50%.
Les petits porteurs (jusqu’à 10 tonnes de charge) ne se vendent quasiment plus et leur niveau de vente enregistre son niveau le plus bas avec seulement 2% des ventes. La moyenne des ventes représentait 17% entre 2012 et 2015, année à partir de laquelle les ventes n’ont cessé de chuter. 5% de très gros engins (plus de 18 tonnes de charge) ont été vendus en 2018.
La proportion de porteurs à pneus de largeur supérieure à 700 mm est en progression et représente 90% des engins vendus (contre 82% en moyenne sur les 3 années précédentes).
L’étude précise que 1 seul porteur est équipé d’un treuil d’assistance synchronisé. 35% des porteurs possèdent un système de communication et de géolocalisation ; 51% des grues mesurent 9 m et plus (contre 32% en 2017). Enfin, 7% des engins possèdent une pince à grumes (clambunk).
- Machines de bûcheronnage
Le niveau des ventes de machines de bûcheronnage est relativement stable en 2018 par rapport à 2017 avec 79 engins (-2%). Il est supérieur à la moyenne des ventes des 10 années précédentes, qui est de 71 engins par an. La proportion de machines à 8 roues, qui ne cesse d’augmenter depuis 2015, progresse à nouveau de 4% par rapport à 2017 pour atteindre 58% des ventes (celle-ci ne représentait que 31% des ventes avant 2015).
A l’inverse, la proportion de machines à 6 roues diminue depuis 2015, pour chuter à 39% en 2018 (celles-ci représentaient 63% des ventes avant 2015).
Une seule machine à 4 roues et une seule machine à chenille ont été vendues en 2018. La répartition par catégories de machines est :
- 61% de machines (48) grande capacité (211 à 280 CV et 600 à 750 mm de coupe) ;
- 38% de machines (30) à très grande capacité (281 à 350 CV et 751 à 950 mm de coupe) ;
- 1 machine de petite capacité (160 à 210 CV et 400 à 500 mm de coupe).
Les machines considérées comme optimales en coupe rase (grande et très grande capacité) deviennent polyvalentes puisqu’elles représentent la quasi-totalité des ventes (99%). Les machines à très grande capacité poursuivent leur progression fulgurante puisqu’il ne s’en vendait aucune jusqu’en 2016 puis 12% en 2016 et 22% en 2017 ! Aucune machine de capacité moyenne (160 à 210 CV et 501 à 600 mm de coupe) ou possédant un treuil d’assistance synchronisé n’a été vendue en 2018.
- Têtes de bûcheronnage seules
25 têtes de bûcheronnage ont été vendues et livrées en 2018. Cela représente +127% de ventes par rapport à 2017 pour se situer dans la moyenne des ventes des 10 années précédentes.
58% des têtes vendues sont de grande capacité de coupe (600 à 750 mm), 21% sont de moyenne capacité de coupe (501 à 600 mm) et 16% sont de petite capacité de coupe (400 à 500 mm). Une seule tête de très grande capacité (> 950 mm) a été vendue.
En 2018, la majorité des têtes de bûcheronnage vendues seules (76%) étaient destinées à remplacer des têtes usées, principalement sur des machines de bûcheronnage déjà en activité. 24% des ventes constituaient l’acquisition de matériels pour équiper des machines achetées séparément, notamment des pelles de travaux publics équipées forêt.
Des carnets de commandes bien remplis en 2019
Le niveau des ventes en 2018 de 253 engins neuf livrés est en dessous de la moyenne de 273 engins par an enregistrés lors des 3 années précédentes. Il reste toutefois supérieur à la moyenne des 10 années précédentes qui est de 230 engins par an. Avec 41% du total des matériels vendus (113 engins), le porteur reste l’engin forestier le plus acheté. Les porteurs de grande capacité (14 à 17 tonnes de charge) sont de plus en plus plébiscités.
Les ventes de débusqueurs (52 engins) connaissent une augmentation par rapport à l’année précédente, mais le niveau de ventes reste plutôt stable dans le temps. Les machines combinées porteur/débusqueur (9 engins) intéressent de plus en plus les entreprises.
Les ventes de machines de bûcheronnages (79 engins) sont stables et leur niveau reste dans une moyenne haute. Ce sont, depuis 2016, des machines de plus en plus grosses et à 8 roues, qui sont plébiscitées par les acheteurs.
Après une baisse en 2017, les têtes de bûcheronnage vendues (25 têtes) retrouvent leur niveau de vente moyen annuel. 2019 s’annonçait meilleure pour les ventes, en effet, les carnets de commande des constructeurs et distributeurs de matériels forestiers sont bien remplis et cela concerne tous les types de matériels.
Photo : Le niveau des ventes accuse 7% de baisse par rapport à l’année précédente sur les engins neufs vendus.
Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°31…
