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Transition juste

Début avril, l’Ademe a publié un avis consacré à la transition juste. Son objectif ? Expliquer les enjeux liés à cette notion inscrite entre autres dans le préambule de l'Accord de Paris signé en 2015. « La transition juste inclut aujourd’hui, comme la notion de développement durable hier, différentes dimensions qu’il s’agit de concilier : l’environnement, l’économie, le social et une gouvernance démocratique », écrit l’établissement public dans ce document d’une dizaine de pages. « Toutefois, la transition peut aussi avoir des effets négatifs à court et moyen terme. […] Or, exiger de la transition qu’elle n’ait que des cobénéfices pour tous et tout le temps, c’est aussi la condamner. […] Il faut avant tout mener des actions efficaces d’un point de vue écologique, même si elles pourraient poser des problèmes économiques, sociaux et politiques, et mettre en place d’autres actions qui permettent de pallier ces effets négatifs ou de les répartir de façon considérée comme équitable. »
Dans l’actualité, des exemples viennent régulièrement nous rappeler la complexité des équilibres à trouver. Pour partie, les récentes tensions qui ont secoué le monde agricole en sont sans doute une illustration. Aujourd’hui toutefois, plus personne ne conteste la réalité du changement climatique en cours, à l’exception de quelques individus sous l’influence de discours que l’Ademe qualifie elle-même de « complotistes vis-à-vis des constats et des alertes du Giec ».
L’établissement public explique ainsi que la poursuite de l’intérêt général, au centre de la notion de transition juste, implique un accompagnement des perdants des activités "brunes" – celles très émettrices ou polluantes héritées du passé –, et la multiplication des gagnants des activités "vertes".
La filière forêt-bois possède nombre d’arguments pour résoudre cette équation. À condition bien sûr qu’on lui donne les moyens de les faire valoir. On pense par exemple aux travaux en cours pour réviser la réglementation sur la sécurité incendie dans les bâtiments qui semblent s’éterniser.
Sur la base de données 2022, l’Ademe estime par ailleurs à environ 18 000 ETP (1) le déficit d’emplois dans trois secteurs jugés clés pour la transition énergétique (efficacité énergétique, production d'énergie et de chaleur renouvelable et transports terrestres). Elle précise : « Plus de la moitié des emplois dans l'économie verte [étaient] confrontés à des difficultés de recrutement en 2020 (2) pour des questions notamment de compétences et donc de formation. Le secteur de la rénovation énergétique des bâtiments est celui qui rencontre le plus de problèmes avec de 170 000 à 250 000 emplois à créer en France d’ici 2030 ». Ça ne vous rappelle rien ?
Face à l’urgence de la situation, l’heure n’est peut-être déjà plus aux calculs. Pour bien la mesurer, l’Ademe s’est toutefois appliquée à quantifier l’impact macroéconomique que les risques climatiques font peser sur l’avenir de la France. L’établissement public évalue ainsi à 1,5 point de PIB le coût d’un report en 2030 de la transition à l’échelle mondiale. 5 points en 2050. L’inaction en matière de politique climatique pourrait même couter près de 7 points de PIB annuel à la fin du siècle.

(1) Équivalent temps plein.

(2) Source : Margontier, S. (2022) : « Les métiers de l'économie verte rencontrent des difficultés de recrutement en 2020 et 2021 ». Données et études statistiques du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

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