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Les atouts de la forêt et de la scierie suisse

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L’Observatoire du métier de la scierie dresse un état des lieux de la scierie suisse. Une analyse s’appuyant en partie sur le rapport annuel produit par l’industrie du bois Suisse (1).

Alors que le potentiel d’exploitation du bois est de plus de 8 millions de m3, 4,5 millions de m3 seulement sont récoltés et moins de 2 millions de m3 sont transformés dans les scieries suisses (voir le graphique : “Transformation du bois dans les scieries suisses, en 2016”).

Selon l’industrie du bois suisse, de 700 scieries en 1991, le nombre a chuté à un peu moins de 300, soit une diminution de près de la moitié des unités en 25 ans. Un constat qui n’est pas sans rappeler les chiffres français qui sont passés de 3.300 scieries en 1995 à quelque 1.500 scieries en 2015 …

Sans en connaître la part chiffrée exacte, on sait que les scieries françaises du Jura, du Doubs et du Haut-Doubs s’approvisionnent en bois “d’origine suisse”, avec bonheur par ailleurs, puisque les scieurs frontaliers conviennent que les bois sont bien mieux triés qu’en France et que l’on achète en Suisse avant tout une qualité convenue.

Selon Raymond Bertin, directeur de Jurasciages rencontré en juillet 2017 à Orchamps-Vennes, situé au nord du massif forestier du Jura, “en Suisse, les grumes sont purgées. On ne rentre que du “bon bois”. On paie plus cher, mais au moins la matière est sans surprise.

En Suisse, il existe une véritable politique du triage. Un exemple à suivre”. La crise financière des années 2007-2008 et la forte appréciation du franc suisse en 2015 ont gravement accentué la pression sur les scieries helvétiques. Malgré cela et selon Thomas Lädrach, le président de l’industrie du bois suisse, “le milieu du sciage a réussi à stabiliser et même de nouveau à légèrement augmenter les volumes de sciages”.

L’évolution s’explique par une demande en augmentation du bois suisse grâce aux activités de la branche dans le domaine de la publicité et de la communication. Les atouts, durabilité, provenance du bois et séquestration du CO2 dans les produits bois, sont enfin reconnus.

Cette reconnaissance est le fruit de campagnes marketing qui se sont professionnalisées et imaginées sur le long terme.

L’industrie suisse du bois reconnaît aussi que l’environnement économique est bien plus positif et surtout qu’il y a une bonne conjoncture du bâtiment. Elle souligne aussi les parts de marché croissantes que prennent les matériaux de construction à partir de bois technique.

Tout en déplorant la faiblesse des investissements, la branche reconnaît par la voix de son président “que c’est uniquement avec des scieries rentables et une filière de transformation intacte qu’il sera aussi possible de mettre à profit l’environnement positif”.

La transmission de savoir n’est pas oubliée, et pour l’association professionnelle un grand défi est à relever dans la formation professionnelle.

Une révision totale, en effet, du plan de formation de la profession “scieurs-scieuses industrie du bois CFC” est engagée. La relève doit être assurée. Pour le président, “les connaissances de nos professionnels à l’interface entre l’arbre et le produit fini doivent continuer à être préservées, entretenues et approfondies”.

Il insiste sur le fait que “les efforts de tous réussiront à renouer avec une hausse généralisée de l’exploitation du bois. La première transformation devra jouer un rôle central dans la filière de valeur ajoutée”. En conclusion, autant de signaux positifs que pourraient s’attribuer aussi les scieurs français. Le marketing, par le biais de campagnes diligentées par France bois forêt, la reprise du bâtiment qui se confirme avec, en 2018, un chiffre prévisible de 470.000 mises en chantier.

Les investissements plus actifs en France avec de nombreuses scieries en restructuration, mais avec un peu moins d’attention pour leurs centres de formation et le renouvellement des compétences. Où on peut déplorer après la fermeture, il y a quelques années, de la formation scierie de l’Ecole de Mouchard, la fermeture dès la rentrée de septembre 2018 de celle du CFA de Lamure-sur-Azergues, sans parler du projet de démantèlement de la scierieécole du lycée Haroun-Tazieff de Saint- Paul-lès-Dax, fort utile aux élèves en formation scierie-affûtage du CFA des industrie du bois de Seyresse.

(1) Rapport annuel 2017, sorti en juin 2018. Source : http://www.holz-bois.ch/fr/association/publications

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