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Le label Bois de France veut accélérer pour répondre à la demande de l’aval

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Anthony Marcadier, à gauche, et Céline Barbier, ici aux côtés de Jérôme Martinez, responsable du label, sont les deux nouveaux chargés de développement de Bois de France.

L’association Bois de France vient de recruter deux chargés de développement supplémentaires. Elle souhaite étendre rapidement l’utilisation de sa marque, notamment auprès des entreprises de la première transformation, pour accélérer au sein de la filière la structuration d'une offre en produits bois fabriqués à partir de la ressource forestière française.

Développé sous l’égide de la Fédération nationale du bois, le label Bois de France s’est donné l’objectif de valoriser des produits fabriqués à partir de bois issus des forêts françaises à plus de 80 % et dont la transformation, l’assemblage et l’emballage sont effectués en France. Elle compte actuellement un peu plus de 110 adhérents mais souhaite désormais accélérer son développement, notamment auprès des professionnels de la première transformation.

Connecter l’offre à la demande

« Nous sommes dans une situation un peu ubuesque. D’un côté, nous avons une demande hyper forte mais des entreprises qui nous disent qu’elles n’ont pas assez de fournisseurs Bois de France pour se labelliser. Et de l’autre, des scieurs qui ne ressentent pas forcément cette demande du marché parce qu’elle ne redescend pas directement jusqu’à eux. Il y a une déconnexion entre la demande et l’offre que nous essayons de résoudre ». […] « Cette demande émane principalement du marché de la construction, avec des majors de la construction telles que Bouygues avec qui nous avons signé un partenariat l’année dernière, ou Vinci qui vient de labelliser sa filiale Arbonis. Nous avons des maîtres d’ouvrage public qui veulent mettre en œuvre le guide que nous avons sorti en novembre. Nous avons eu plus de 350 demandes d’envoi du guide, dont 15 à 20 % qui souhaitent pouvoir l’utiliser rapidement. Pour les marchés privés, nous venons par exemple de labelliser le premier bâtiment Lidl. La demande est vraiment très diversifiée. Nous avons aussi des promoteurs immobiliers. C’est un cas un peu particulier. Ils ont leurs constructions classiques pour lesquelles il faut bâtir rapidement, à un prix très maîtrisé, mais pour leurs réalisations modèles, ils veulent construire en bois et utiliser du bois français ». […] « Preuve encore que la demande est au rendez-vous, les interprofessions de la filière forêt-bois réunies au sein de Fibois France sont en train de mettre en place des Pactes bois qui prévoient tous un engagement en utilisation minimum de bois français. Le premier a été lancé par la région Île-de-France, le Grand Est a signé le sien lors du Forum international bois-construction en avril, et Fibois Aura et Hauts-de-France travaillent actuellement sur le leur ».

Convaincre de l'intérêt de la démarche

Pour amener les entreprises à s’engager, l’association en charge de l’animation de la marque entend tout d’abord les convaincre de l’intérêt de la démarche pour le développement de leur activité. « Pour pouvoir garantir la chaîne de contrôle et la traçabilité de la forêt jusqu’au produit fini et que les charpentiers puissent répondre à la demande des maîtres d’ouvrage privés et publics, il leur faut de la fourniture en Bois de France », poursuit Jérôme Martinez. « Nous avons beaucoup de demandes, pour tous types de produits notamment dans la construction, que ce soit pour la structure, mais aussi pour les menuiseries, ou encore pour l’aménagement, mais nous n’avançons pas aussi vite que nous le souhaiterions, notamment au niveau des entreprises de première transformation. Quand on parle de labellisation, cela suppose un audit, un coût d’adhésion même s’il est très raisonnable, et un engagement d’une manière globale. Une entreprise, et c’est normal, ne met pas tout cela en place, tant qu’elle n’en a pas un véritable intérêt ».

Une procédure simplifiée

Une procédure d’adhésion simplifiée et la possibilité de mutualiser certaines étapes avec celles déjà en place pour d’autres référentiels dans l’entreprise sont d’autres arguments déployés par l’association pour développer sa marque auprès des professionnels de la filière forêt-bois. « Notre volonté, c’est d’expliquer aux scieurs que la demande est là, qu’elle existe, et que la labellisation Bois de France est extrêmement facile à mettre en place chez eux. Nous avons bâti un système qui se veut le plus efficace possible pour les entreprises. Nous sommes là pour les accompagner dans la démarche, qui peut être mise en place en 1h30 à 2 heures. Il reste bien sûr à l’entreprise le coût d’adhésion, dont le montant est relativement raisonnable, et l’audit à commanditer, mais même sur ce dernier point, nous avons travaillé avec les organismes certificateurs pour qu’ils proposent un audit mutualisé avec d’autres certifications lorsqu’ils interviennent déjà dans une entreprise qui les sollicite pour devenir Bois de France. L’audit sera bien sûr un peu plus long, mais le coût sera réduit car combiné avec une autre démarche, par exemple la certification PEFC.

Beaucoup d’entreprises s’aperçoivent lorsqu’on les contacte que la démarche est beaucoup plus simple que ce qu’elles imaginaient. Une différence fondamentale par exemple avec PEFC, c’est que 100 % des forêts françaises sont Bois de France quand environ 30 % des forêts sont PEFC. Ça change tout en termes de traçabilité car dans la mesure où la plupart des scieries, à l’exception de quelques entreprises proches des frontières, transforment le bois des forêts françaises, elles sont donc 100 % Bois de France. Dans la mesure où nous proposons aux professionnels de passer par une procédure en séparation physique des bois pour se labelliser Bois de France, il devient ultra-simple pour eux de s’engager. D’un point de vue pratique, comme ils ne transforment que des bois issus des forêts françaises, ils n’ont donc concrètement pas de séparation des bois à opérer ».

Deux nouveaux chargés de développement

L’association Bois de France a récemment recruté deux nouveaux chargés de développement pour épauler Jérôme Martinez, basé à Nancy. Avec Céline Barbier installée à Lyon et Anthony Marcadier à Bordeaux, elle s’est fixé l’objectif d’atteindre les 150 scieries titulaires de sa marque cette année et aimerait arriver à 300 d’ici fin 2023. Dans la perspective d’améliorer l’accès à l’offre proposée par ses adhérents, l’association travaille par ailleurs au développement d’une plateforme numérique sur laquelle les professionnels à la recherche de produits Bois de France pourront être directement dirigés vers des entreprises en capacité de répondre à leurs demandes.

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