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Impact de l’état d’urgence en Europe : des atteintes différenciées selon CEI-Bois

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La Confédération européenne des industries du bois a mené à bien une enquête sur les impacts des conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’activité de ses adhérents. Celle-ci l’a conduite à lister une séries de mesures à prendre aux niveaux publics, national et européen, publiée sur ce site. Cette enquête a mis en évidence en outre une situation parfois différenciée : les problèmes sont partagés, mais certains pèsent moins selon les pays européens.

Concernant les problèmes principaux auxquelles les entreprises ont été confrontées dès fin mars, les témoignages ont coïncidé, ainsi résumés par CEI-Bois le 9 avril :

En Finlande, l’impact a été gérable dans l’ensemble de l’industrie forestière, mais l’industrie du bois a été plus durement touchée par l’épidémie, et une aggravation de la situation était attendue, la demande diminuant sous l’effet direct du ralentissement de la construction et de la production de meubles. Les exportations vers l’Italie, la France, l’Espagne et la Belgique ont été arrêtées. En Allemagne, les entreprises ont signalé des restrictions de production massives également en raison de la baisse des commandes et des problèmes logistiques, mais aussi en raison de l’interruption de la chaîne d’approvisionnement. Les mêmes problèmes ont été signalés en Autriche, en particulier en ce qui concerne la baisse de la demande due à l’interruption des activités de construction, l’arrêt des exportations vers l’Italie et le blocage des contrôles aux frontières. La fermeture des frontières et l’intensification des contrôles aux frontières, ainsi que la baisse consécutive des livraisons allemandes à l’exportation et à l’importation, y ont affecté également l’industrie de l’emballage en bois.

Une baisse du chiffre d’affaires par rapport aux niveaux normaux a été également signalée par les entreprises du bois en Belgique. En Flandre,1 entreprise sur 3 a déclaré connaître une perte de plus de 70% du chiffre d’affaires, environ 1 entreprise sur 5 une perte de 51 à 70% et 1 entreprise sur 5 une perte de 21 à 50%. Parmi les importateurs de bois, les différences sont très importantes, certains estimant une baisse inférieure à 10%. En Wallonie, la majorité des entreprises interrogées a déclaré une perte de chiffre d’affaires de 20% ou plus. En Flandre, les causes du déclin des ventes ont été attribuées d’abord (62%) à l’annulation de tout ou partie de la demande, puis à la paralysie totale ou partielle des activités de l’entreprise en raison d’une pénurie imprévue de personnel (46%), puis à la fermeture totale ou partielle de l’entreprise en raison de l’impossibilité de garantir la distanciation sur le lieu de travail (38%), enfin à des problèmes logistiques (15%). Au Portugal, les entrepreneurs estimaient que la situation allait progressivement empirer. Globalement, 70% des entreprises interrogées prévoyaient une baisse du chiffre d’affaires de 20% ou plus d’ici le 15 mai (30% prévoyant une réduction de 40% ou plus), et la tendance devait se poursuivre jusqu’en août, selon les contributeurs à l’enquête. Plus de 60% des entreprises interrogées ont manifesté l’intention de travailler au moins à 50% de leur capacité installée en avril et mai. Les entraves principales qu’elles ont pointé sont la gestion de trésorerie et des liquidités, les défauts d’approvisionnement, la carence en commandes, les retraits de travail, les incertitudes générales.

En matière de chaînes d’approvisionnement, les situations sont donc diversifiées.

En Finlande, les entreprises de transformation du bois ne connaissaient pas de pénurie de matières premières au moment de l’analyse début avril. Le commerce du bois en Finlande a été actif, mais l’incertitude sur la demande en produits bois entraînait un ralentissement de celui-ci. «Si cela continue, les entreprises de récolte seront en difficulté», indiquait CEI-Bois, ajoutant qu’«il convient de noter la part du commerce numérique du bois, qui a lieu grâce aux services de commerce numérique développés par les partenaires commerciaux il y a quelques années».

À l’inverse, près de la moitié des entreprises en Allemagne ont indiqué que la chaîne d’approvisionnement était perturbée. En particulier, l’offre de matériaux et de produits semi-finis en provenance d’Italie s’est effondrée, suivie de difficultés en Chine, en Europe de l’Est, en Autriche et en France. Les entreprises s’attendaient à ce que les livraisons en provenance de Chine, d’Autriche et d’Europe de l’Est reprennent dans les prochaines semaines, le problème des capacités de transport devant notamment être résolu.

Concernant des perturbations en aval dans la chaîne de valeur (par exemple distribution et vente au détail), un consensus se faisait jour dans l’enquête. Le secteur bois finlandais craignait l’impact des fermetures des grandes surfaces spécialisées dans quelques pays européens (Italie, Belgique, France, Espagne), et naturellement la diminution de la demande associée. Le secteur allemand déplorait aussi des perturbations en aval de la chaîne de valeur (expositions de maisons préfabriquées, magasins de détail…) mais espérait que les restrictions de vente au détail en Allemagne soient assouplies en quelques semaines.

Pour ce qui est de la force de travail, les avis étaient contrastés. En Finlande, aucune pénurie de travailleurs permanents n’avait été constatée début avril en raison de l’épidémie. Les entreprises se préparaient à d’éventuelles infections confirmées tout en prenant des mesures de précaution pour les prévenir. Cependant, les défis liés à la main-d’œuvre étrangère (par exemple, l’entretien ou le reboisement) restaient une réalité : l’entretien de certaines installations de production pouvait être retardé, exigeant des travailleurs et des prestataires étrangers dans l’impossibilité d’entrer dans le pays. Des problèmes de main d’œuvre étaient rencontrés en Allemagne, en particulier dans les sites de production proches des frontières avec une forte proportion de frontaliers. La pénurie de main-d’œuvre a été également identifiée comme un problème en Belgique.

En matière de chômage ou de licenciements, en Belgique, plus de 80% des entreprises (85% en Wallonie) avaient déjà demandé un régime de chômage temporaire pour cause de force majeure au moment de l’enquête. Au Portugal, seulement 35% environ des entreprises interrogées ne prévoyaient pas d’utiliser les mesures de soutien à l’emploi créées par le gouvernement. En avril et mai, environ 6% seulement des entreprises parviendront à des mesures de soutien à la formation.

Les problèmes de liquidités ont été signalés surtout au Portugal, 34% des entreprises prévoyant pour le 15 mai une baisse de liquidités située entre 20% et 40% et 41% d’entre elles prévoyant une baisse supérieure à 40%.

Des perturbations dans les infrastructures ou la prestation de services (publics et privés) ont été globalement déplorées : capacités de transport insuffisantes, fermeture des frontières et renforcement des contrôles aux frontières.

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