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Retournement de tendance dans le Jura

Le 21 septembre 2022 à l’issue de la vente de Levier (Doubs), les représentants de l’ONF et des communes du massif jurassien pouvaient afficher une certaine satisfaction avec 86 % des volumes écoulés.

Après les 75 % d’invendus enregistrés à l’adjudication de Gérardmer (Vosges), le 15 septembre 2022, les vendeurs s’attendaient en effet au pire. Il n’en a rien été puisque sur un cahier comportant 103 000 m3, quelque 88 000 m3 de sapin-épicéa trouvaient preneurs. Toutefois, la flambée des prix observée dans le Jura ce printemps n’aura été qu’un feu de paille. À Levier, les acheteurs sont redescendus sur terre. Et les vendeurs aussi. Plus d’épicéas dépassant les 100 euros/m3 sur pied ou de sapins approchant les 90 €/m3. « Nous constatons effectivement un tassement de la demande qui se traduit par une baisse de 12 % en 5 mois sur le sapin et de 13 % sur l’épicéa. » Jean-Luc Felder, le responsable commercial résineux à l’ONF du Doubs, précise cependant que les tarifs actuels restent encore à des niveaux historiquement hauts, soit +10 % pour le sapin et +18 % pour l’épicéa par rapport à septembre 2021.

Hausse de prix pour les sapins et les épicéas

Des sapins qui se vendaient en moyenne 61,50 €/m3 sur pied et sous écorce se négocient encore aujourd’hui 67,60 €/m3. La tendance est comparable pour l’épicéa avec des bois à 78,40 €/m3 contre 66,30 €/m3 un an auparavant. Les acheteurs confirment ces résultats mais beaucoup estiment que les cours sont encore trop élevés. Car le marché s’est littéralement effondré en à peine deux mois. La chute des commandes et des prix frappe d’abord les gros faiseurs produisant des bois de fermette, de collage, des liteaux en gros volumes, secteurs très réactifs aux aléas économiques. Certains industriels travaillent depuis la rentrée en 4 jours sur 5, voir moins. Les petites et moyennes scieries jurassiennes, des Alpes ou du Massif central sont moins touchées car elles bénéficient d’un portefeuille clients plus diversifié, avec une offre de charpente traditionnelle plus résiliente.

Coût de l'électricité

Perspectives économiques incertaines, baisse brutale de la demande, retour des exportateurs allemands et scandinaves, cherté de la matière première… Les mauvaises nouvelles s’accumulent depuis la rentrée. Et en plus, les scieurs se trouvent maintenant confrontés à une méchante bombe à retardement : la hausse vertigineuse des tarifs de l’électricité sur les nouveaux contrats 2023 actuellement en discussion. Toute l’industrie nationale est touchée, la 1re et la 2e transformation des bois aussi. « Jusqu’à présent, notre note d’électricité s’élevait à 115 000 €/an. À partir de 2023, elle grimpera à 900 000 €/an », confie un fabricant de produits techniques. Le pire, c’est que cet industriel se demande s‘il ne devrait pas installer un groupe électrogène qui réduirait sa facture de moitié. Avec des prix aussi astronomiques, l’électricité dite verte relance la consommation de fioul et de charbon. Merci pour la planète !

En chiffre : 

Vente en présence : massif du Jura

Date : 21/09/2022

Nombre d’acheteurs effectifs : 30 (43 potentiels)

Essences principales : Sapin pectiné : 70 % / Épicéa commun : 30 %

Volume présenté : 103 000 m3 (233 articles)

Volume invendu : 15 000 m3

Pourcentage d'invendus en volume : 14,6 %

Nombre d’articles invendus : 41

Nombre d’articles invendus sans offres : 5

Nombre d’offres moyen par article vendu : 3,9 (5 en 05/2022)

Acheteurs principaux en volume :

Calvi : 13 600 m3

Jacquemin : 11 200 m3

Lorin : 9 200 m3

Acheteurs principaux en valeur :

Calvi : 880 000 €

Jacquemin : 657 000 €

Lorin : 603 000 €

Exploitation forestière

Edition verte

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