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Commerce du bois : les chiffres à retenir après l’AG de LCB

L’assemblée générale annuelle de l’association Le Commerce du bois s’est déroulée le 15 juin au Mob hôtel Paris les Puces de Saint-Ouen. Bois résineux, marché de la construction, bois tropicaux, panneaux, terrasse… ce rendez-vous a notamment permis aux différentes commissions de l’association professionnelle de réaliser un bilan chiffré de l’activité sur différents marchés et de présenter des perspectives pour les mois à venir.

• 2022, une année compliquée : « 2022 est tout sauf une année de retour à la normale », a expliqué le président de LCB Jean-Louis Camici lors de la présentation du rapport moral de l’association le 15 juin à Saint-Ouen. « Le normatif chez nous, c’est 2019. 2023 sera aussi une année contrastée ».

• 29 juin 2023, entrée en vigueur du RDUE : le règlement sur la déforestation de l’Union européenne (RDUE) est un nouveau texte qui vise à minimiser la contribution de l’UE à la déforestation et à la dégradation des forêts. À la différence du règlement bois de l’UE (RBUE) en place depuis 2013, le RDUE s’appliquera également à d’autres domaines que le bois et portera par ailleurs sur une liste de produits bois élargis (charbon de bois, laine de bois, livres et journaux, etc.). Une plaquette de présentation du RDUE et de ses différentes avec le RBUE est consultable sur le site de l'ATIBT. Publié au Journal officiel de l’UE le 9 juin, il entrera en vigueur officiellement le 29 juin prochain. Il ne s’appliquera que 18 mois plus tard, à partir du 30 décembre 2024, et même seulement au 30 juin 2025 pour les PME (entreprises répondant à deux des trois critères suivants : total du bilan qui n’excède pas 20 millions d’euros ; chiffre d’affaires maxi de 40 millions d’euros ; nombre moyen de salariés au cours de l’exercice jusqu’à 250).

• -15 % dans le résineux en Allemagne : la production allemande dans le secteur du résineux continue de ralentir. En avril, le secteur enregistrait un recul en volume de 15 % par rapport au même mois en 2022. L’an dernier, la production allemande de bois d’œuvre résineux (23,2 millions de m³) avait déjà reculé de 7 % par rapport à 2021. Les volumes de production dans le résineux sont aussi en baisse aux États-Unis, au Canada et en Scandinavie en raison d’épisodes de grèves en Finlande et d’un manque de grumes dans le sud de la Suède.

Côté stock de bois résineux, on assiste à une stabilisation en Suède et en Finlande, voire une baisse sur les bois rouges. Les stocks de bois résineux sont globalement faibles sur de nombreux marchés en Europe. La commission « résineux » de LCB perçoit un frémissement de la GSB dans plusieurs pays (Norvège, Danemark, Angleterre, France…) mais affirme que le secteur du négoce a une volonté de maintenir des stocks très bas.

Un indice de confiance de la construction en Europe à -2,3 au mois de mai. L’Espagne et l’Italie tirent le marché européen de la construction alors que l’Allemagne et la France enregistrent de mauvais résultats. -18 % pour le secteur de la maison individuelle sur le marché français depuis le début de l’année.

Les exportations canadiennes de bois résineux vers les États-Unis continuent de baisser alors que celles de l’Europe sont en progression. Pour LCB, le marché des résineux est au plus bas mais de nombreux signaux sont au vert. La commission « résineux » de LCB estime que la reprise tarde à venir parce que le marché est en attente d’une baisse des taux d’intérêt de la Fed (Banque centrale des États-Unis).

Chine : les importations de sciages résineux depuis l’Europe continuent d’augmenter. LCB précise qu’il s’agit d’une compensation pour combler la diminution des importations de grumes de résineux qu’enregistre le pays. Le marché chinois reste toutefois très affecté par l’explosion de la bulle immobilière.

De janvier à avril par rapport à la même période en 2022, le démarrage de maisons individuelles au Japon diminue de 2,8 % et les importations de bois résineux ont chuté de 45 %. Les stocks de bois résineux du pays ont chuté fortement mais la commission « résineux » de LCB prévoit une reprise du marché d’ici quelques semaines ou quelques mois.

2024, année de la rénovation ? : « En France, le marché de la rénovation va être essentiel pour tenir une demande d’ici la fin de l’année, et surtout sur 2024, avec un marché de la construction neuve dépressif », expliquait Armel Chaumont dans son rapport des travaux de la commission résineux de LCB.

- 7,3 % pour les importations de panneaux contreplaqués : En 2022, les importations françaises de panneaux de contreplaqué ont reculé de 7,3 % en volume. 480 000 m3 ont été importés contre 518 000 m3 à n-1. Un repli pas visible en valeur puisque le niveau global des importations françaises a progressé de 21 % sur la même période en raison de l’inflation.

• 10 000 m3 de panneaux contreplaqués en bouleau depuis la Turquie. En 2022, la France a importé 10 000 m3 de panneaux contreplaqués en provenance de Turquie. Un volume émergent suffisamment significatif pour interpeller les membres de la commission « panneaux » de LCB. L’association a rappelé au passage que la Russie exportait 1,5 million de m3 de contreplaqués en bouleau vers l’Europe avant le début de la guerre en Ukraine et dénonce ce qu'elle appelle du russian washing. Elle soupçonne de possibles entrées sur le marché français de grumes ou de panneaux contreplaqués de bouleau en provenance de Russie via la Turquie, l’Arménie, le Tadjikistan, la Chine… Aline Bertocchi, de la commission panneaux de LCB, invitait ainsi les membres de l’association à être vigilants quant à la provenance de leurs approvisionnements en contreplaqué bouleau.

Pour les bois tropicaux, LCB signale une forte progression en valeur, notamment en Afrique, de l’ordre de 20 à 25 % en fonction des essences. Des chiffres qui n’avaient pas été enregistrés depuis 25 ans. « Une hausse des prix salutaire pour les producteurs en Afrique », soulignait Dominik Mohr à la tête de la commission bois tropicaux de LCB.

• 150 000 m3 de sciages tropicaux importés par an en France. Des volumes jugés confidentiels par LCB qui souligne toutefois que ses statistiques ne prennent pas en compte les lamellés-collés, des produits en forte progression avec des sociétés qui font des trois plis (lamellés-collés-aboutés) dans le bassin du Congo, en Malaisie, voire au Brésil.

3 essences tropicales inscrites à l’annexe 2 de la Cites : le doussié, l’acajou et le padouk. La décision concerne désormais les bois récoltés après le 24 février 2023.

• Le fret « Asie » est passé de 15/20 000 dollars à 1 000. Impact significatif à la baisse sur le prix de revient des produits en bois tropicaux importés en France.

• Vers seulement 10 millions de m2 de terrasse bois en 2023 ? En 2021, le marché de la terrasse bois représentait 16 millions de m2 vendus. Au lieu d’atteindre les 20 millions de m2 que certaines études prospectives prévoyaient pour 2023, le marché pourrait ne pas dépasser les 10 millions de m2 cette année et retrouver son niveau de 2019. Un recul du marché de la terrasse que la commission LCB dirigée par Claudie Maidron attribue à « une réduction de la trésorerie des entreprises, une visibilité brouillée sur l’avenir, l’attente de mesures d’urgence pour relancer la construction neuve, des taux d’intérêt bloquants, des ménages impactés par l’augmentation des coûts de l’énergie et des produits de consommation courante et une météo capricieuse en ce début d’année. […] L’été est enfin arrivé avec le mois de mai et les surstocks semblent s’être écoulés […] des ventes commencent à revenir sur la GSB et sur le négoce ».

• 2 nouvelles sociétés intègrent la charte RSE de LCB : depuis fin 2022, l’association LCB s’est dotée d’une Charte des engagements RSE. La performance des signataires est notamment indiquée par un score allant de A à E et intitulée Timberscore. Après le groupe ISB en avril, deux autres entreprises membres de LCB ont obtenu une attestation de performance A et ont été distinguées lors de l’AG de l’association : SEF Barillet et Henry Timber. Quatrième entreprise auditée, Gedibois-CTB obtiendra également la note maximum dans les prochaines semaines.

Deux nouvelles sociétés intègrent la charte RSE de LCB : SEF Barillet et Henry Timber. De gauche à droite, Eric Moginot et Céline Poisson respectivement responsable des activités de production et responsable HSE du groupe Barillet, et Olivier Million-Picalion, directeur général de MCD qui représentait la société Henry Timber.
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