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Chemin de traverse

C’est une histoire dont la presse quotidienne régionale a le secret. Dans son numéro dominical du 26 février dernier (1), l’édition stéphanoise du Progrès emmène ses lecteurs à la découverte de deux trains touristiques dont le trajet serpente chaque été, de plaines en forêts, de vallons en collines, au cœur du Massif central. C’est ici, au départ des gares d’Estivareilles dans la Loire et d’Ambert dans le Puy-de-Dôme – non loin du berceau du chemin de fer en Europe continentale (2) –, que des passionnés s’appliquent aux beaux jours à faire voyager leurs passagers bien au-delà des quelques kilomètres parcourus. Cette année pourtant, les autorails du Chemin de fer du Haut-Forez et des Trains de la découverte de l’association Agrivap (3) pourraient bien rester à quai ! La raison ? L’impossibilité pour le Syndicat mixte ferroviaire du Livradois Forez (4), propriétaire et gestionnaire des voies, de financer les travaux nécessaires à la réfection d’une partie de ces lignes historiques. D’un côté, un coût estimé à environ 280 000 euros et près de 1 800 traverses à changer. De l’autre, carrément 8 000 traverses à remplacer et des rénovations d’infrastructures à financer pour un montant évalué entre 1,5 et 2 millions.

En 2019, l’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame de Paris avait déclenché un élan de solidarité vraisemblablement sans précédent chez les professionnels de la forêt et du bois. Les travaux entrepris depuis pour la rénovation de l’édifice témoignent aujourd’hui de la constance d’un engagement qui honore la filière tout entière.

Si les deux cas ne sont bien sûr pas comparables, le destin menacé de ces lignes de chemin de fer dans le Massif central peut peut-être aussi parler à certains passionnés du bois et de ses épopées, à l’image de ceux qui ont su se mobiliser pour sauver la cathédrale ; ne serait-ce que parce que l’issue de cette histoire dépend en partie d’un produit emblématique de la transformation du matériau : la traverse, mais aussi car le scénario se déroule sur des territoires où la forêt, l’exploitation forestière et la scierie constituent le décor de la vie quotidienne des populations.

Notre journal n’a sans doute pas le pouvoir de bâtir le pont qui réunirait ces univers, mais il serait déjà ravi que ses colonnes permettent à quelques initiatives de passionnés des deux camps d’emprunter un chemin de traverse pour se rencontrer.

(1) « Les deux trains touristiques menacés de fermeture », à lire dans La Tribune-Le Progrès, édition de Saint-Étienne, du dimanche 28 février 2023 – dossier réalisé par Frédéric Paillas.

(2) La première ligne de chemin de fer d’Europe continentale a été créée en 1827 entre Saint-Étienne et Andrézieux, dans le département de la Loire.

(3) www.cheminferhautforez.com (04 77 50 82 03) – https://agrivap.fr (04 73 82 43 88).

(4) https://reseau-ferre-livradois-forez-velay.fr – 04 73 95 58 04.

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