Les travaux en cours pour rédiger la troisième version de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III) continuent de focaliser l’attention. Il y a quelques semaines, la position du Parlement européen sur la biomasse ligneuse primaire soulevait la contestation chez une majorité d’organisations professionnelles de la forêt et du bois, craignant de voir sortir la ressource forestière du champ des énergies renouvelables (1). Depuis, les États membres auraient choisi d’aller vers une définition plus souple qui conviendrait davantage à la filière (2). Au passage, la révision du texte prévoirait aussi de porter à 42,5 % d’ici 2030 le niveau du renouvelable dans la consommation totale d’énergie de l’Union. Un objectif qui, comme le soulignent nos confrères du magazine Bioénergie International dans leur lettre en ligne, supposerait de « mettre le turbo » […] « La France étant aujourd’hui à 19 % ». Tout ceci est au conditionnel, car pour l’heure rien n’a été officiellement publié, les dispositions prévues par la directive précédente (RED II) commençant même seulement à s’appliquer.
En France courant juin, le Gouvernement devrait dévoiler son nouveau projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Quelle place sera alors réservée au bois ? Pour faire le point sur les différents enjeux, le CIBE et ses partenaires organiseront le 6 juin la 3e Journée du bois-énergie (3).
Lorsqu’on parle d’énergies renouvelables, l’éolien, le photovoltaïque…, sont sans doute les sources les plus citées spontanément, mais combien d’interlocuteurs dans la société ont conscience de la place prédominante du bois ? Combien savent aussi que la chaleur représente près de la moitié de l’énergie consommée en France ? Dans ce registre, plusieurs organisations professionnelles viennent d’ailleurs d’adresser à la ministre de la Transition énergétique un plan dont l’objectif est de porter à 54 % d’ici 2030 la part des énergies renouvelables et de récupération dans la consommation totale de chaleur en France (23 % actuellement) (4). L’occasion de rappeler aussi que sur ces questions qui peuvent parfois susciter le débat jusque dans la filière, tous les sujets ne sont pas forcément électriques.
(1) Lire par ailleurs : « Ça chauffe pour le bois-énergie », dans notre édition n° 33 – 1150 du samedi 1er octobre 2022.
(2) Lire par ailleurs : « Les résidus de bois, enjeu majeur d’une nouvelle « bioéconomie » ? », dans notre édition n° 15 – 1175 du samedi 22 avril 2023.
(3) Lire : en direct avec Mathieu Fleury, président du CIBE, page 12 de notre édition n° 19 – 1179 du 20 mai 2023.
(4) Lire par ailleurs : « Chaleur renouvelable : une proposition pour atteindre 54 % de la consommation », dans notre édition n°17 – 1177 du samedi 6 mai 2023.