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Planter pour ne pas se planter !

La polémique a commencé à enfler quelques minutes seulement après la fin de sa traditionnelle cérémonie de vœux adressés aux Français. « Qui aurait pu prédire la vague d’inflation ainsi déclenchée (NDLR : en référence à la guerre en Ukraine) ? ou la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? ». Le Président de la République n’a effectivement pas été très inspiré au moment de prononcer ces mots fin décembre… Mais comme il ne manque jamais une occasion de rebondir, le 17 janvier Emmanuel Macron a saisi l’opportunité de revenir sur le sujet dans une des vidéos en ligne qu’il consacre à l’écologie. « On a voulu me faire dire qu’au fond, je n’aurais jamais lu aucun rapport du Giec, de l’Ipbes, de tous les experts et que je découvrais, en l’année 2022, les dérèglements climatiques. »

Pour convaincre son auditoire qu’il est parfaitement au fait des défis de notre époque, le Président de la République a notamment réaffirmé sa volonté de planter un milliard d’arbres, à un internaute qui lui demandait : « Comment peut-on planter 300 000 arbres par jour sur 10 ans ? » Preuve sans doute que l’annonce a effectivement marqué les esprits, le 22 janvier l’émission C médiatique sur France 5 n’a par exemple pas manqué de faire un clin d’œil à cette séquence Youtube où Emmanuel Macron parle de la forêt.

D’après les dernières données disponibles, un peu plus de 53,2 millions de plants forestiers ont été commercialisés en France lors de la campagne 2020-2021 (31,2 millions hors pin maritime). L’objectif visé par le Gouvernement supposerait donc a minima d’atteindre 100 millions de plants par an pendant dix ans. L’effort ne semble pas impossible puisque dans les années 90, la filière a planté jusqu’à 110 millions de plants, hors pin maritime. D’aucuns craignent toutefois déjà que les dispositifs imaginés depuis pour mettre en œuvre le projet viennent trop complexifier les procédures – 20 % de diversification de 4 à 10 hectares, 30 % au-delà de 10 hectares –, ou que certains dossiers s’interrompent faute de pouvoir être totalement complets (disponibilité des graines, des plants…). Il convient désormais aussi de tenir compte de toutes les aspirations d’une société qui souhaite en partie voir progresser la place dédiée à la régénération naturelle et à l’amélioration des peuplements dans le cadre des initiatives menées pour renouveler la forêt.

Globalement, la filière a pour sa part plutôt salué l’initiative du Président de la République. Elle sait que le temps de la forêt n’est pas celui de l’économie et demande depuis plusieurs années de planter dès à présent pour ne pas se planter demain, notamment au regard des enjeux à tenir en matière de réduction de l’impact carbone des bâtiments et de développement des énergies renouvelables. Il est sans doute aussi du devoir des générations actuelles de réfléchir et d’œuvrer pour pérenniser l’accès à une ressource qui subit déjà de nombreuses pressions (climatiques, sanitaires, etc.), alors même que la demande en bois semble appelée à continuer de progresser dans la durée.

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