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Engagement des ETF dans la mobilisation des agriculteurs, paroles de soutien de Fransylva

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Crédit photo Wikimedia commons
Tandis que le mouvement des agriculteurs se poursuit, le monde forestier français continue de l’appuyer.

« Les forestiers sont solidaires des agriculteurs et partagent leurs revendications ! », a déclaré Antoine d’Amécourt au nom des propriétaires forestiers du syndicat Fransylva, dans sa lettre de janvier-février publiée le 29 janvier 2024. « Nous subissons des injonctions et des mesures éloignées des réalités du terrain », a-t-il déclaré. « Pas seulement dans les champs ou les fermes, l'idéologie et la complexité bureaucratique arrivent même jusqu'au fond des forêts. Ce sont des normes qui font de la moindre feuille morte ou du moindre de tronc d'arbre est un sujet de discussion technocratique. » Il a ajouté que les propriétaires forestiers « plantent pour les prochaines générations comme les agriculteurs nourrissent la population ».

Le jeudi 25 janvier, la FNEDT avait publié un communiqué dans lequel elle indiquait que « les ETARF prennent part à des manifestations dans plus de la moitié des départements, notamment aux abords de grandes agglomérations comme Clermont-Ferrand, Bordeaux, Cambrai, Nantes » et que « engins agricoles, forestiers et tracteurs aux couleurs des Entrepreneurs des Territoires (EDT) participent à des opérations escargots et rassemblements routiers dans toutes les régions ». Elle avait déjà auparavant annoncé son soutien aux agriculteurs, tout comme le syndicat d'exploitants SEFB.

Une semaine après le début du mouvement, les principaux syndicats agricoles français ont appelé à la poursuite de la mobilisation et au blocus de la capitale et des points stratégiques de la région ce lundi 29 janvier, selon Euractiv France, à la suite des dernières propositions jugées insuffisantes du Premier ministre. Celui-ci avait promis vendredi soir, lors d’un déplacement près de Toulouse, point de départ des manifestations, plusieurs mesures comme la simplification des normes, le respect des lois Egalim – pour assurer une meilleure rémunération des producteurs –, l’accélération du versement des aides ou encore la détaxation du gazole non routier (GNR). D’après Euractiv France, samedi, la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) en région parisienne ont annoncé un « siège de la capitale », c’est-à-dire un blocus de « toutes les grandes routes menant à la capitale », « pour une durée indéterminée ». La Coordination rurale, deuxième syndicat après la FNSEA, menace de bloquer Rungis (Val-de-Marne), le plus grand marché de produits frais d’Europe, qui alimente 10 millions de personnes en région parisienne.

« Il faut aller beaucoup plus loin », a déclaré dimanche lors d’un barrage autoroutier, Arnaud Rousseau, président du syndicat majoritaire FNSEA, rendus suspect aux yeux de certains manifestants par ses fonctions au sein du groupe international Avril.

Ce week-end, les agriculteurs de Wallonie ont rejoint le mouvement (réunissant déjà les agriculteurs allemands, polonais, roumains et français) dans le cadre de l’opération Trop is te veel (Trop c’est trop), menée par la Fédération wallonne de l’Agriculture (FWA).

La situation précaire des agriculteurs et des ETARF est le fruit de causes combinées à la source desquelles il y a un système économique profitable aux plateformes de commerce international et aux sociétés transnationales, financiarisées et soutenues par les accords de libre-échange.

Revenir à une agriculture et une foresterie « humaine » ‒ les manifestants ne demandent finalement qu’à pratiquer leur métier dans des conditions de vie digne et pour un salaire décent ‒ nécessiterait sans aucun doute de grands changements systémiques, et il est difficile de savoir jusqu’où iront les manifestants ‒ qui ne subissent pas pour l’instant d’importante répression ‒, et s’ils recevront le soutien d’autres corporations ou celui de la population (surtout si les flux de marchandises alimentaires sont gênés).

L’embrasement guerrier est à nos portes et il faut espérer que les manifestations ne servent pas de paravent pour le cacher. Et que, si elles se libèrent d’une manipulation possible, une répression violente à l’image de celle subie par les Gilets jaunes ne soit pas mise en œuvre.

Récemment, d’une manière totalement inédite, l’état-major français a refusé de s’associer ‒ ce qui a dû être acté par le gouvernement ‒ aux frappes américaines et britanniques au Yémen, conduites au nom du commerce international (raisons dénoncées par le "Message des Yéménites aux Européens"). Une brique vers la paix et l’autonomie du pays ? Peut-être les agriculteurs et les forestiers y apporteront-ils la leur, en mettant un frein aux velléités de gouvernance mondiale du commerce.

Le syndicat d’agriculteurs wallon FWA demande « l’interdiction d’importer chez nous des productions venant d’agricultures que nous ne voulons pas en Europe ainsi que des produits que nous produisons déjà sur notre territoire » et des « clauses miroirs non négociables » et obligatoires.

5 mesures d’urgence demandées par la FNEDT

Dans leur communiqué du 25 janvier, les entrepreneurs de travaux agricoles, forestiers et ruraux (ETARF) appellent le Premier ministre à prendre 5 mesures d’urgence :

•  Aménager l’article L411-1 du code de l’Environnement qui empêche, en période de nidification, tous travaux d’entretien forestier et aux abords des réseaux de distribution d’énergie et des réseaux ferrés. Ces travaux sont nécessaires pour approvisionner les industries du bois, entretenir la forêt et pratiquer les obligations légales de débroussaillement (OLD) afin d’éviter les incendies.

•  Alléger les charges sociales sur tous les salariés sur le modèle TO/DE.

•  Rembourser mensuellement les avances relatives au paiement de la TICPE sur le GNR (gasoil non routier), comme c’est le cas pour la TVA.

•  Faciliter l’entretien des fossés par une déclaration immédiate, ce qui permettra aux entreprises de travaux d’intervenir et d’empêcher les crues dévastatrices.

•  Mettre en œuvre la simplification administrative pour faciliter la vie des entrepreneurs et encourager l’entrepreneuriat en particulier dans le monde agricole et rural.

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