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Hausse des prix du carburant : les Etarf demandent le remboursement d’urgence de la TICPE 2021

Évolution du cours du gazole non routier

Évolution du cours du gazole non routier.

Crédit photo FNEDT
La Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT), réunissant les entrepreneurs de travaux agricoles, forestiers et ruraux, a alerté le 9 mars 2022 sur la situation de ses membres, assurément menacés de faillite si la situation engendrée par la hausse du prix du carburant, qui s’assortit dans certaines régions d’un genre de rationnement de la part des fournisseurs, n’est pas gérée.

L’équation est simple : la hausse de coût du carburant ne peut pas être assumée par les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers (Etarf), toutes de taille petite ou moyenne, pour qui le poste carburant est extrêmement important. La situation doit être gérée avec les partenaires, que ce soit les clients, les fournisseurs, ou encore l’État, à qui a été avancé la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui peut constituer la trésorerie pour financer le surplus dû à la hausse des prix lors du remplissage des cuves. Tel est en substance le message qu’a délivré le président de la FNEDT Gérard Napias lors d’une conférence le mercredi 9 mars. Il a rappelé que la déficience des Etarf toucherait gravement les secteurs agricoles et forestiers, et toute la société.
"À qui profite la crise ?" : la question a été prononcée lors de la conférence qui visait surtout à mettre en lumière la situation critique des Etarf. Les représentants de la FNEDT ont exprimé leur désarroi face à un manque d’information qui rend certains faits difficiles à analyser. Ainsi, non seulement les prix grimpent en flèche, mais certains fournisseurs refusent de remplir les cuves des volumes demandés, se contenant de distribuer par exemple 1.000 ou 2.000 litres au lieu des 5.000 ou 15.000 commandés ! Restrictions imposées d’en haut en vue d’un stockage pour d’autres emplois, spéculations ? La situation est tendue dans ce manque de clarté et si la FNEDT a précisé être contre les blocages de routes par les moissonneuses et autres engins, elle a aussi noté qu’elle ne pourrait pas empêcher qu’une mèche puisse allumer le feu de la contestation. Durant le déroulement même de la conférence, les témoignages en temps réel des Etarf arrivaient, tel celui de cet entrepreneur de l’Isère qui assistait dépité à la hausse en continu de son GNR, venant encore de prendre 3 centimes depuis le matin, à 1,785 €. Gérard Napias a précisé qu’une réunion avait cours le même jour à la Direction générale énergie climat du ministère en charge de l’Écologie, réunissant pétroliers, distributeurs et État. Il a déploré que lors d’une réunion autour du « plan de résilience » avec le ministère au Salon de l’agriculture n’aient été évoqués que la situation notamment énergétique des très grandes entreprises ou groupes (engrais, sucrerie, papeterie, panneaux de bois…) mais pas celle des Etarf, alors que ce sont eux qui sèment le blé pour l’an prochain...
Face à la situation, les Etarf, s’ils ne manifestent pas pour l’heure, s’activent et cherchent des solutions avec leurs clients, à qui ils demandent une revalorisation des prix. Demander aux agriculteurs commanditaires des travaux de fournir eux-mêmes le gasoil est même une solution qui a été évoquée, afin de faire prendre conscience du niveau de difficulté. Un récapitulatif des évolutions en valeur des différents postes de charge entre 2021 et 2022 a été présenté pour le cas d’une moissonneuse batteuse, très parlant : carburants et lubrifiants : +60 %, pneumatiques : +22 %, achat : +17 %, assurances : +5 %, main d’œuvre : + 4,5 %, entretien et réparations : +5 %.
Si la situation est très critique en agriculture à l’heure de la préparation des sols et de l’ensemencement, elle l’est aussi en exploitation forestière. A titre d’exemple, il a été rappelé qu’un broyeur peut consommer 60 à 100 litres à l’heure selon le chantier. Pour un travail de broyage lourd, la facture peut augmenter de 400€ par jour ! Gérard Napias a indiqué qu’une réunion avait eu lieu avec la direction de l’ONF la veille et qu’une autre se préparait pour étudier la ré-indexation des contrats, les mêmes discussions étant prévues avec d’autres clients (Enedis, RTE…). La FNEDT aspire, outre à un nouveau taux, à ce que soit réfléchi un nouveau mode d’indexation, non plus annuel, mais peut-être mensuel, selon la situation.
Enfin, la FNEDT a réitéré fermement sa demande de remboursement anticipé de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur le gazole non routier. Alors qu’elle l’a formulé en novembre 2021, elle ne comprend pas pourquoi le Gouvernement est resté muet à ce sujet. Aujourd’hui, le remboursement immédiat est demandé, dont les Etarf ont un besoin crucial. Car même si les négociations sur les revalorisations de prestations aboutissent, il reste qu’il faudra, pour remplir les cuves de gasoil, avancer l’argent. Après ce que d’aucuns appellent la transformation par le Gouvernement du chiffre d’affaire en dette suite à l’état d’urgence sanitaire mis en place, les petits entrepreneurs de l’agriculture et de la forêt revendiquent ce qui leur revient face à cette nouvelle situation critique de l’approvisionnement énergétique entravé, pour être à même de poursuivre leurs indispensables prestations.

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