La chronique de Pierre Chavet, expert forestier – pierre@chavet-foret.com
Le marché du bois sur pied et/ou bord de route est entré dans une période mouvementée affectant les prix de vente des bois. Les prix de vente pour les producteurs s'orientent à la baisse, pour quasiment toutes les essences.
La demande est certes encore soutenue tout particulièrement pour le chêne, mais elle reste très concentrée sur les bois de qualité.
Les bois de chêne de qualité courante et secondaire sont impactés par une baisse de leurs prix qui se répercute sur les ventes de lots de qualités mélangées au sein de la même coupe.
Le chêne de qualité, notamment pour la tonnellerie, est fortement demandé.
Toutefois, il n'y a pas d'effondrement, à l'instar du douglas en début d'année 2023, mais des réajustements qui se répercutent selon des degrés divers, sur les prix de vente, alors orientés à la baisse, souvent modérée, selon les proportions des essences et des qualités offertes. Les martelages des coupes devront intégrer cette nouvelle situation.
En résumé, une inflexion s'est amorcée en fin d'été pour quasiment toutes les essences, à l'exception des peupliers et qui ne concerne pas les chênes de qualité et ceux destinés à la tonnellerie, de plus en plus recherchés. La baisse la plus importante fut celle du douglas, qui ne reprend qu'à la marge, selon les régions, sans se rapprocher des prix antérieurs.
Avec la baisse de la demande de bois usinés tant pour la construction et la rénovation que pour l'emballage, les bois de qualité courante et secondaire se trouvent directement impactés, avec une absence ou du moins une forte réduction de la demande, entraînant une baisse des montants des offres proposées à l'achat des bois.
Il est toutefois observé un bon maintien, voire plus, pour le hêtre blanc, le frêne sain et le peuplier selon cultivar présentant un bois blanc avec une bille de pied sans nœud (bille propre de qualité).
Les résineux ne suivent pas le même chemin. On remarque une demande satisfaisante pour les épicéas verts, le mélèze d’Europe et une timide reprise pour le douglas, selon les régions et le tissu industriel.
Les gros douglas, de plus de 2 m³ de volume unitaire, sur écorce et sur pied se négocient autour de 90-95 €/m³ en Limousin, alors que les épicéas sains se négocient autour de 50-60 €/m³ sur écorce et sur pied.
Les pins restent assez stables, autour de 35-45 €/m³ sur écorce et sur pied. Le maritime en région se négocie autour de 50-55 €/m³ sur écorce et sur pied.
Les épicéas verts se négocient autour de 50-60 €/m³ sur écorce et sur pied.
Le marché européen est dans une situation comparable avec une demande également moindre limitant les exportations intra européennes.
Le grand export se trouve plombé par les augmentations des coûts de fret maritime, notamment à destination de l'Asie, qui, en outre, a réduit ses besoins en bois en raison d'une sérieuse crise immobilière, tout particulièrement en Chine.
Les petits bois industriels, panneau (construction et aménagement) et pâtes (importation), sont plutôt en régression, alors que le bois-énergie, sous toutes ses formes, plaquettes, granulés et bûches, est demandé, avec un regain pour le bois bûche.
Retrouvez le tableau des cours des bois sur pied, en cliquant ici.