Les Experts forestiers de France se mettent aux ventes de chênes dites « labellisées UE »

Sécuriser l’approvisionnement en chêne des entreprises françaises face à la pression commerciale exercée sur les grumes de chêne issues des forêts françaises, tel a été le projet sous-jacent à la «labellisation UE». Face au développement des exportations de grumes de chêne en dehors de l’Union européenne (UE) au détriment de la filière européenne de transformation, l’État, pour les forêts dont il est propriétaire, avec le soutien de la Fédération nationale des communes forestières s’agissant des forêts des collectivités, a décidé par décret en Conseil d’État du 11 septembre 2015 que le droit de se porter acquéreur aux ventes publiques de l’Office national des forêts (ONF) pouvait être subordonné à la présentation d’engagements de transformation des produits forestiers dans l’UE. Sur cette base, le dispositif «label UE» a été mis en œuvre par l’ONF. 
«Cet engagement porte depuis l’origine, sur l’ensemble de l’approvisionnement de l’acheteur. Il n’est en effet pas possible d’assurer la traçabilité des grumes acquises en forêt publique de celles acquises en forêt privée», indiquait le ministère en charge des Forêts en 2018. «Deux voies permettent aux acheteurs de prendre l’engagement de transformer dans l’UE et donc d’accéder aux ventes publiques de bois d’œuvre de chêne de l’ONF : soit un engagement direct auprès de l’ONF par signature d’un document récapitulant les engagements ; soit l’adhésion au cahier des charges porté par l’Association pour l’emploi du chêne et des feuillus (Apecf). Il s’agit là d’un dispositif volontaire : les acheteurs qui ne s’engagent pas dans ce dispositif, peuvent s’approvisionner soit auprès des propriétaires privés qui ne souhaitent pas subordonner la vente de leur bois à un engagement contractuel similaire, soit auprès de l’ONF pour des lots minoritaires de bois d’œuvre de chêne ou des lots labellisés invendus en ventes publiques.» 
Depuis la mise en place du dispositif, les engagements ont évolué de sorte qu’un acheteur de bois d’œuvre de chêne dit «labellisé UE» de l’ONF ne puisse revendre la part qu’il ne transformerait pas lui-même qu’à une entreprise s’engageant à le transformer ou le faire transformer sur le territoire de l’UE (labellisation en cascade).
Le 13 juillet, c’est un autre type d’extension du dispositif qui interviendra, via l’adhésion à celui-ci de vendeurs de bois d’œuvre de chêne issu des forêts privées : les Experts forestiers de France ont décidé de mettre en œuvre le «label UE». Ils ont expliqué leur décision dans un communiqué le 1^er juin : «À la suite d’une demande expresse du ministère de l’Agriculture, relayée par France bois forêt et plus particulièrement par la Fédération nationale du bois, il a été demandé à toutes les organisations professionnelles de la filière forêt bois de réagir sur l’export des grumes de chênes vers l’Asie, notamment en raison de son augmentation brutale constatée depuis le début de l’année 2021». Mobilisant annuellement plus de 200.000 m³ de chênes pour le compte de propriétaires forestiers, l’association EEF est impliquée de manière importante dans les flux d’approvisionnement des entreprises françaises de la première transformation, précisait le communiqué.
La première vente EEF de bois d’œuvre de chêne «labellisé UE» débutera ainsi le 13 juillet 2021 à partir de 10 heures sur la plateforme de ventes informatisées de l’association : https://ventes.expertsforestiersdefrance.com
Le cahier de vente, comprenant des lots de chênes sélectionnés dans toutes les régions de France, sera disponible lui sur le site EFF www.foret-bois.com à partir du 18 juin 2021.