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La chronique de Pierre Chavet - Tendances pour la période novembre 2022

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Crédit photo XtravaganT - stock.adobe.com
Au début de l’été, le marché du bois marquait quelques indices laissant présager une baisse des prix des bois sur pied ou bord de route. Cet automne, les marchés des bois bruts se sont largement maintenus, voire renforcés notamment pour le chêne et le peuplier.

La demande en produits bois est toujours globalement soutenue, malgré des indicateurs économiques catastrophiques et l’explosion des coûts des énergies, sous toutes ses formes, dont la filière forêt/bois a tant besoin pour les opérations de récolte, de transport et de transformation en produits usinés, puis au-delà pour la distribution et le montage.

Par contre, le douglas voit ses prix de vente largement chuter, avec, pour certaines régions, aucune demande. Lorsque la demande existe, le douglas se négocie entre 45 à 75 €/m3 sur écorce et sur pied, selon le volume unitaire et peu de nécrose cambiale.

Les épicéas verts, non scolytés, sont demandés dans les régions qui en recèlent avec une offre entre 40 à 55 €/m3 sur écorce et sur pied en plaine, voire 50 à 80 €/m3 en région traditionnelle.

Le sapin pectiné est mis à contribution, là où présent pour remplacer, selon les produits, la ressource défaillante en épicéa, avec des prix autour de 40 €/m3 à 60 €/m3 sur écorce et sur pied.

Les pins, en particulier le sylvestre, sont toujours demandés, se négociant, selon le tissu industriel régional, autour de 25 à 35 €/m3 sur écorce et sur pied.

Le pin maritime atteint quant à lui, en Aquitaine, un prix autour de 70 €/m3 sur écorce et sur pied. Le Grand Ouest offre une ressource ravigotée de maritime, toutefois à moindre prix.

Une revalorisation du chêne

Pour les feuillus la situation est globalement bien orientée. Les essences, hors chêne, sont demandées avec des prix satisfaisants pour les producteurs, leur permettant ainsi de pouvoir conduire une gestion dynamique.

Le hêtre blanc et le frêne sain sont prisés.

Le hêtre blanc tend à être utilisé en remplacement du chêne, là où possible.

Le frêne est sollicité en raison de la bonne demande à l’exportation hors de l’Europe, qui absorbe ainsi les surproductions liées à la chalarose.

Un marché ouvert est bénéfique pour les producteurs comme pour les industriels.

Le chêne poursuit une revalorisation ferme avec une reprise des merrains et une forte demande européenne, plots, parquets, aménagement intérieur et traverses. Là aussi, l’ouverture des marchés permet aux acteurs de la filière bois et forêt d’avoir accès à des marchés rémunérateurs. Les prix des chênes sur pied sont notamment liés aux volumes unitaires et aux qualités.

Ainsi, les prix des chênes s’établissent de l’ordre de 150 €/m³ sur pied à plus de 450 €/m³ pour des volumes unitaires respectivement de 1.5 m³/u à 3.0 m³/u sur pied. Les bois d’exception vont logiquement au-delà. La progression sur l’année des prix des chênes est de l’ordre de 30 %. La reconstitution des stocks et la reprise des exportations, en particulier pour les produits usinés, consolideront fort probablement la demande.

Les scieries pénalisées par le coût de l'énergie

La ressource fait toujours partie des débats, mais sans grande solution. Elle repose sur les notions de temps et d’espace.

Enfin, l’élément perturbateur est le coût des énergies qui pénalise tout particulièrement les scieries dites artisanales qui n’ont guère accès aux aménagements tarifaires, notamment pour l’électricité. Certains industriels d’importance sont mieux lotis ou bien favorisés par les fournisseurs d’énergie. Le tissu industriel en pâtira.

Le peuplier poursuit sa revalorisation sous l’effet d’une industrie rénovée avec des modes optimisés de production, qui ainsi stimule la populiculture.

Le choix du cultivar demeure délicat avec des risques sanitaires, sans évoquer les pressions environnementales auxquelles s’ajoutent les débats sur les coupes définitives, bien nécessaires pour le renouvellement et la poursuite de la production pour le bien-être de tous.

La production se caractérise par la récolte de bois jeune, gage de bois blanc, la précocité et la fréquence de l’élagage pour l’obtention de bois sans nœud.

La production de feuilles de déroulage en bois blancs, sans ou peu noueux, assure l’obtention de parements de qualité, appréciés tant en contreplaqué qu’en emballage notamment alimentaire.

Les gros peupliers ne sont plus recherchés

Ces éléments se répercutent pleinement sur les prix des peupliers sur pied.

Les vieux bois, selon les stations et les régions, âgés de 20 ans et plus, se négocient autour de 40 /50 €/m³ sur pied, alors que les peupliers plus jeunes, moins de 20 ans, réputés blancs, avec une bille de pied peu ou pas noueuse, peuvent se négocier autour de 60/70 €/m³, selon le tissu régional de production.

Les gros bois de peuplier sont peu recherchés. La populiculture dynamique se trouve ainsi valorisée, en retenant le bon cultivar.

En dernier lieu, les petits bois sont demandés, avec une certaine concurrence dans les débouchés, pâte, panneau, plaquette, granulé et xylochimie ou assimilé.

Découvrez les cours des bois sur pied en cliquant ici

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