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Des scieries et usines de pâte à papier retournent dans le giron russe

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Forêt en Fédération de Russie.

Crédit photo FAO
Une partie des entreprises de sciage et de pâte à papier occidentales installées en Russie liquident leurs actifs sur place, selon l’agence russe Lesprom. Le 20 janvier 2023, l’agence en listait plus d’une dizaine, qui avaient obéi à des injonctions politiques mais aussi souffert au plan économique après que les marchés occidentaux se sont fermés et que les prix du fret vers l’Asie ont augmenté.

Ainsi, le suédois Ikea, qui possède trois usines en Russie dans les régions de Leningrad, Kirov et Novgorod, avec une capacité totale de 500 000 m3 de panneaux de particules polis, 25 millions de m2 de panneaux de particules, 190 000 m3 de bois, 50 000 tonnes de granulés et 25 000 m3 d’unités de meubles par an, vendra d’ici la fin du premier trimestre de 2023 indiquait Lesprom, tout en précisant que la société n’a pas encore annoncé d’acheteur.

Le groupe finlandais Metsä a suspendu l’exploitation de la scierie Metsä Svir en 2022 (capacité de 280 000 m3 de bois scié et de 150 000 m3 de plaquettes). « Actuellement, l’usine n’est pas en exploitation, mais la société n’a rien annoncé publiquement au sujet de la vente de l’actif. » Dans le même temps, selon Lesprom Network, la société d’exploitation forestière du groupe Metsä, Metsä Forest Podporozhye, a repris ses activités, quoique dans une moindre mesure.

Stora Enso a vendu les usines de Setnovo et de Setles d’une capacité totale de 350 000 m3 de bois scié et 65 000 tonnes de pellets à la direction russe, indique encore Lesprom.

Début 2023, l’autrichien Mayr-Melnhof Holz a vendu l’usine MM-Efimovsky, dans la région de Leningrad, d’une capacité de 380 000 m3 de bois scié et 58 000 tonnes de pellets, à la société russe Aspek-Les.

Dans le même temps, l’autrichien Kronospan, qui possède cinq usines dans le pays avec une capacité de plus de 1 million de m3 de panneaux OSB, 2 millions de m3 de panneaux de particules et 50 000 m3 de panneaux de particules faces, continue de travailler en Russie sans modifications.

La société autrichienne Egger n’a pas arrêté le fonctionnement de ses deux usines russes d’une capacité de 873 000 m3 de panneaux de particules, 350 000 m3 de MDF, 15 millions de m2 de panneaux de particules, 15 millions de m2 de stratifié et 55 millions de m2 de papier imprégné. L’usine turque de Kastamonu, en république du Tatarstan, d’une capacité de 1 million de m3 de MDF et de 35 millions de m2 de stratifié, est toujours en activité, précise Lesprom

Le groupe suisse Krono continue également d’opérer sur le marché russe avec une usine dans la région de Kostroma d’une capacité de 500 000 m3 de MDF et de 700 000 m3 de panneaux de particules. Iida Group continue de détenir une participation de 75 % dans le Far East RFP Group, qui a une capacité d’exploitation forestière de 2 millions de m3, 240 000 m3 de bois d’œuvre, 240 000 m3 de placage et 10 000 tonnes de granulés de bois par an. L’usine appartenant à la société allemande PERI à Noginsk près de Moscou, d’une capacité de plus de 2 millions de mètres linéaires de poutres de coffrage, fonctionne normalement. L’autrichien Hasslacher Norica Timber continue d’opérer en Russie, propriétaire de l’usine Hasslacherles d’une capacité de 492 000 m3 de bois d’œuvre, plus de 8 000 m3 de grumes de placage, 89 000 m3 de copeaux de bois et 15 000 tonnes de granulés.

« Dans l’industrie des pâtes et papiers l’année dernière, les grands fabricants d’emballages occidentaux ont quitté le marché russe », a constaté l’agence russe, qui énumère ainsi les retours dans le giron russe de nombreuses usines :

Tetra Pak a remis trois de ses usines russes d’une capacité totale de 7 milliards d’unités d’emballage à la direction locale, invoquant l’impossibilité de fournir des composants de production en raison des sanctions.

Stora Enso a vendu quatre usines d’une capacité de 395 millions de m3 d’emballages en carton ondulé à Novopak, qui appartient à la direction de ces usines.

Le norvégien Elopak a vendu l’usine en Russie avec une capacité annuelle de 1,6 milliard d’unités d’emballage également à la direction locale.

Amcor a annoncé la vente de trois de ses usines en Russie.

Le finlandais Huhtamaki a vendu ses activités en Russie pour 151 millions d’euros à Espetina.

Le groupe irlandais Smurfit Kappa a annoncé son retrait du marché russe et a cessé l’exploitation de ses trois usines d’une capacité de 220 millions de m2 de carton ondulé et de 40 millions de m2 d’emballages.

Sylvamo a vendu l’usine de pâte à papier et de papier de Svetogorsk d’une capacité de 700 000 tonnes à Pulp Invest.

L’autrichien Mondi a vendu son activité d’emballage en Russie (hors Mondi SLPK) au groupe Gotek pour 1,6 milliard de roubles.

Selon des analystes économiques, si la Russie va connaître une baisse de production par un manque provisoire de technologie et d’équipements pour ses usines du secteur bois et papier, et une difficulté à réorienter le fret, elle devrait à terme y compris combler des postes actuellement importés.

Pendant ce temps, des groupes en Europe réduisent la voilure en mettant au chômage des employés, dans un contexte de grande inflation et de récession attendue.

Dans ce paysage économicopolitique belliciste, un mouvement pour la paix est en train de grandir*, comme au moment de la guerre du Vietnam.

* Le 19 février prochain, à Washington, une nouvelle coalition « droite-gauche » anti-interventionniste marchera vers la Maison Blanche depuis le Lincoln Memorial avec comme revendication principale : « Pas un centime de plus pour la guerre en Ukraine ». https://rageagainstwar.com/#Demands

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