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1re mondiale : la pépinière Robin propose des plants à mycorhize de truffe blanche

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Le 16 février 2021, tous ceux qui se sont penchés sur son berceau étaient réunis pour en faire l’annonce en France – le lendemain en Italie – : des plants truffiers à mycélium de la rare et succulente truffe blanche, jamais encore domestiquée, sont désormais proposés par les pépinières Robin. Ce pépiniériste basé à Saint-Laurent-du-Cros (05) a été pionnier, dès les années 1970-1980, dans le développement de plants à contrôle de mycorhization et ainsi de plants truffiers, la truffe vivant en symbiose avec un arbre.

Jusque-là seuls des plants truffiers à truffe noire, truffe de Bourgogne et truffe d’été sont produits, malgré des tentatives de contrôle de la truffe blanche conduites en Italie, mais s’étant soldées par un échec (car le mycélium isolé s’est avéré, une fois les vergers à truffe productifs, n’être pas celui de la truffe blanche !).

Pour rappel, si la truffe de Bourgogne issue des bois et forêts de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand-Est vaut environ 600 €/kg, la truffe noire produite à 90% en plantation (en AURA, PACA, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire) entre 500 et 100 €/kg, la truffe blanche, aujourd’hui récoltée à l’état sauvage principalement en Italie et dans les pays d’Europe centrale et des Balkans, vaut entre 1.500 € et 5.000 €/kg (parfois beaucoup plus pour certains spécimens).

Pour saluer la première mondiale que représente le contrôle de la mycorhization de la truffe blanche, Joël Giraud, secrétaire d’État à la ruralité, Michel Tournayre, président des trufficulteurs, Philippe Maugin, PDG de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) étaient réunis autour des deux artisans majeurs de cette belle réussite française : Bruno Robin, PDG des pépinières Robin, leader des plants truffiers, et Claude Murat, ingénieur de recherche à l’Inrae Grand-Est, spécialiste de la mycorhization. Les nouveaux outils de l’analyse ADN ont permis à ces deux passionnés d’isoler le vrai mycélium de la truffe blanche, Tuber magnatum, de produire les premiers plants de chênes pédonculés truffiers à truffe blanche puis de les diffuser à quelques trufficulteurs également passionnés qui se sont portés volontaires pour en tester la plantation, il y a une décennie, puis le suivi cultural. Et l’incroyable s’est produit : une récolte en Nouvelle-Aquitaine en 2019 et 2020 ! «Nous allons désormais affiner les itinéraires techniques, essayer de mieux connaître les conditions de sol, température, alimentation en eau qui conviennent à la truffe blanche», a souligné Claude Murat. On sait d’ores et déjà que la truffe blanche aime les fonds de vallée ombragés frais et humides, de terrain calcaire, de sol poreux. La truffe est sensible et son site d’implantation doit être bien étudié, ont souligné les chercheurs. Les forestiers et trufficulteurs peuvent désormais se procurer les plants truffiers à truffe blanche à la pépinière Robin. Ceux-ci sont contrôlés un à un en laboratoire afin que soit garantie la présence de Tuber magnatum et valent ainsi, selon la quantité, autour de 100 € le plant (tandis que les plants mycorhizés à truffe noire valent autour de 15 € le plant, leur mycorhization étant moins complexe, et testée par contrôle destructif sur échantillon).

La première production contrôlée mondiale de truffe blanche réalisée en France grâce aux efforts de la pépinière Robin et des chercheurs couronne quarante ans d’effort et de patience, elle est comme une ode au temps long qui est celui de l’arbre.

Photo : chêne pubescent mycorhizé à truffe blanche. (Crédit : pépinières Robin)

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