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La consommation de parquet repart à la hausse en France

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L’Union française des fabricants et entrepreneurs de parquets organisait, à l’occasion du salon Architect@work à Paris, le 22 septembre dernier, un évènement à l’intention des architectes d’intérieur pour leur présenter les nouvelles tendances sur le marché du parquet.

Lors du salon Architect@work, qui se tenait les 22 et 23 septembre dernier à Paris Porte de la Villette, l’Uffep (Union française des fabricants et entrepreneurs de parquets) a dressé un état des lieux de la filière face à un public d’architectes et de prescripteurs.

«Les fabricants de parquet français sont confrontés depuis 2009 à la concurrence du parquet fabriqué en Chine», raconte Jean-Luc Roy, président de l’Uffep. «Dans un premier temps avec des chênes de Sibérie de 250 ans vendus par la mafia russe aux Chinois à des prix leur permettant de mettre sur le marché des parquets à des prix jusqu’à 150% inférieurs à ceux fabriqués en France, puis, la ressource russe commençant à s’épuiser, avec des chênes français…»

Pour se défendre, l’Uffep a créé en 2010 une marque « Parquets de France» qui lui a permis de regagner des parts de marché dans les grandes surfaces de bricolage. Mais de nouveaux défis sont apparus avec la concurrence de matériaux imitant le bois comme la céramique italienne, le stratifié et le LVT (en fait du PVC…) qui font valoir leur entretien plus facile pour s’imposer.

Des opportunités liées à la décoration

Les fabricants français de parquet massif ou contrecollé misent aujourd’hui sur leurs atouts en termes de design et sur l’engouement des Français pour la décoration de leur intérieur. Ils cherchent à se démarquer des parquets chinois et à imposer leur originalité. Parquet peint, y compris en imitant des carreaux (chacun son tour !), mélange des types de lame (chevron losanges, points de Hongrie, etc.), variations dans les finitions…

Le parquet français s’adapte aux tendances de la mode pour saisir ce qui constitue dans le vocabulaire des designers une «business opportunity»… Le marché de la décoration intérieure est en effet d’autant plus intéressant que les consommateurs actuels aiment changer de décor fréquemment, augmentant ainsi la consommation.

Par ailleurs, face à la concurrence, le parquet français peut mettre en avant ses qualités techniques et environnementales. Il répond à des normes de caractéristiques (épaisseur des lames, siccité), de fabrication (en France, dans des entreprises disposant de démarches qualité), d’usages (en milieu humide ou sec, etc.), et de pose (DTU pour les poses clouée, collée, flottante), hier françaises et aujourd’hui européennes. Cet ensemble normatif est maintenant complété par la mise en place de démarches qualité, s’inscrivant dans le cadre de certifications volontaires (telles que Parquets de France ou NF Parquets).

La marque Parquets de France garantit une fabrication 100% française, depuis l’usinage jusqu’à l’application des finitions, l’utilisation de bois locaux et de bois issus de forêts certifiées. Elle apporte en outre des garanties quant à la qualité environnementale et sanitaire. En plus du caractère peu allergène du parquet, matériau non fibreux, sans poussière ni acariens, les parquets de France ont de très faibles émissions de composés organiques volatils et de formaldéhyde, un très haut niveau de qualité avec un classement A, voire A+, et des finitions écoconçues contribuant à préserver la qualité de l’air.

L’activité repart à la hausse

Ces démarches de valorisation ainsi que les nouvelles opportunités sur le marché de la décoration intérieure participent semble-t-il à un nouvel élan sur le marché du parquet français et européen. Les derniers chiffres de la consommation annuelle dans la zone FEP (Fédération européenne de l’industrie des parquets, comprenant 16 pays de l’UE plus la Suisse et la Turquie) indiquent une légère hausse pour la première fois depuis 2007.

En 2015, elle se situe à 75.768.490 m2, soit +0,48% par rapport à 2014. Elle avait atteint 110.225.000 m2 en 2007. La France enregistre une hausse de la consommation supérieure à la moyenne FEP, avec +5,85% en 2015, soit 7.865.000 m2, ce qui représente 10,38% de la consommation FEP, en deuxième position derrière l’Allemagne. L’activité du parquet est fortement corrélée au secteur du bâtiment, qui a connu un net ralentissement depuis trois ans, mais devrait se redresser en 2016, que ce soit dans la rénovation, grâce aux surélévations et extensions (facilitées par la construction bois…) ou dans la construction neuve.

La production française de parquets représente un peu plus de 5 millions de m2 (chiffres 2015) et se répartit en 2,55 millions de m2 de parquets massifs (plus de 12 mm d’épaisseur, pose clouée ou collée), hors parquets en pin maritime, 2,565 millions de m2 de parquets contrecollés (épaisseur de 10 à 16 mm, composés d’une âme centrale, d’une couche d’usure en bois (de 2,5 mm minimum) et le plus souvent d’un contre-parement ; pose collée ou flottante) et une faible quantité de parquets mosaïque (15.000 m2).

La production des pays de la FEP s’élève quant à elle en 2015 à plus de 78,5 millions de m2, avec 79% de parquet contrecollé, 19% de parquet massif et 2% de parquet mosaïque. La France, avec 8% de la production arrive en cinquième position, derrière la Pologne (20,32%), la Suède (16,63%), l’Autriche (14,23%) et l’Allemagne (11,97%) et se distingue par une part importante de parquets massifs.

La France importe 4.100.000 m2 de parquets, 1.975.000 m2 de parquets massifs, 2.100.000 m2 de parquets contrecollés et 25.000 m2 de parquets mosaïque. Elle exporte par contre 1.340.000 m2 de parquets, 720.000 m2 massifs et 620.000 m2 contrecollés.

Le prix du chêne, essence principale du parquet, est en augmentation

Le nouveau défi auquel les fabricants vont devoir faire face est celui de la hausse des prix de la matière première. L’essence européenne la plus utilisée dans la zone FEP reste le chêne, 77% de l’ensemble, suivie du frêne (5,6%), du hêtre (3,8%) et du pin (1,2%). Les bois tropicaux se sont stabilisés à 4,5%.

Les fabricants français font état de tensions sur le marché des approvisionnements en chêne et l’augmentation du prix de la ressource depuis plusieurs mois constitue l’une des principales préoccupations pour ce secteur industriel.

Nathalie Jaupart-Chourrout

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