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Densification, rénovation, surrélévation : le bois dans la ville design

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Dans le cadre de la 11e Biennale du design de Saint-Etienne, Fibois Loire organisait le 12 avril un événement sur le thème « Le bois dans la ville ». Après la présentation de quelques projets de construction exemplaires par des adhérents de l’interprofession ligérienne, l’architecte Véronique Klimine de l’agence R2k et l’ingénieur Markus Mooser abordaient le thème de l’intégration du bois dans les problématiques de construction et de densification de l’espace urbain.

 

Du 21 mars au 24 avril, la ville de Saint-Étienne, dans la Loire, organisait la 11e édition de sa Biennale internationale du design. Dans le cadre de son partenariat avec cet événement, Fibois 42 proposait le vendredi 12 avril une série de conférences sur le thème : « Le Bois dans la ville », à l’auditorium de la Cité du design stéphanoise. « De prime abord, les filières design et forêt-bois ont peu l’habitude de collaborer », lançait Jean-Gabriel Duchamp en ouverture de cette demi-journée.

Le président de Fibois Loire ne manquait d’ailleurs pas de souligner que le thème de l’inclusion, fil rouge de cette biennale du Design 2019, était l’occasion de les faire se rencontrer. « Fibois 42 est devenue partenaire de la biennale à travers l’exposition Stefania, imaginée par les étudiants de l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne (Esadse). Elle représente un concept de ville du futur qui chaque jour vieillit d’une année. Cette ville est toute de bois réalisée à partir de 40 m3 de bois massif et de 900 m2de panneaux. […] C’était l’occasion rêvée de faire le lien entre le bois et le design ». La directrice de l’Esadse, Claire Peillod, ajoutait d’ailleurs que la relation de l’établissement avec la filière bois « ne se limite pas à cette opération puisqu’il existe un autre projet d’étude mené par des étudiants autour de ce matériau comme élément décoratif ».   

Plus léger, plus haut, plus vite  

Cinq adhérents de l’interprofession Fibois Loire étaient appelés à présenter en première partie des exemples de réalisations en bois. Le charpentier Didier Bezacier, les architectes Aline Duverger, Julien Rivat, Pierre Chomette, et Alban Paliard, chargé de développement pour l’entreprise Ossabois, ont ainsi pu démontrer à travers leurs expériences tout le potentiel de valorisation du bois dans l’espace urbain. Un potentiel qui leur a permis d’innover cha- cun dans son domaine, mais aussi de bousculer certains codes pour faire progresser la cause de la performance énergétique dans la construction. « Si le bois est largement mis en avant pour son rôle de puit carbone, nous avons choisi la paille comme isolant », expliquait ainsi Julien Rivat à propos de la seconde tranche d’un programme de construction de bâtiments passifs réalisés en zone de renouvellement urbain.

« Quand nous avons annoncé cela aux élus, immanquablement ils nous ont dit, comme les trois petits cochons… Ce à quoi nous avons répondu : mais de quoi faut-il avoir plus peur en 2018, du loup ou de la facture d’énergie ? » […] Une problématique qu’il est d’ailleurs important d’envisager dans sa globalité, jusque dans le choix des matériaux mis en oeuvre, comme le rappelait l’architecte stéphanois. « Faire de la performance en oubliant le bilan énergie grise des matériaux, c’est faire les choses à moitié. Dès que nous le pouvons, nous labellisons Passivhaus les bâtiments que nous réalisons, mais oublier la dimension biosourcée et la dimension bois, ça nous semble vraiment dommage. D’autant plus que le bois se prête à tous types d’architecture, tous types de projets, et qu’il a plus que sa place dans la ville. »

Une ville où son intégration donne aujourd’hui également la possibilité de lever certains freins techniques jusqu’ici difficiles à dépasser avec d’autres matériaux. « Le bois permet de construire plus léger, plus haut et plus rapidement », expliquait Alban Paliard, de l’entreprise Ossabois. « À Rive-de-Gier (Loire), il nous a par exemple permis de construire plus léger sur un sol friable, qui avait été exploité par la mine. Ce bâtiment R+4 de 60 logements n’aurait paspu être réalisé avec un système constructif traditionnel. À Paris XIII, nous avons aussi participé, avec une entreprise générale, à la construction de murs manteaux pour une tour de l’architecte Jean Harari. Pour ce bâtiment avec noyau béton situé sur les voies de la gare d’Austerlitz, le bois était là aussi la seule solution pour pouvoir construire aussi haut et d’une telle envergure. »

Montrer que c’est possible

 S’il est effectivement un matériau qui aujourd’hui peut venir jouer un rôle concret en matière de densification urbaine, que ce soit pour apporter des réponses à la hausse du prix des mètres carrés dans certaines métropoles européennes, pour limiter l’étalement des villes ou pallier la pénurie de logements, c’est bien le bois. Sur cette problématique, les participants à la demi-journée proposée par Fibois Loire ont successivement pu suivre deux interventions de l’architecte grenobloise Véronique Klimine et de l’expert suisse de la surélévation et de la densification urbaine, Markus Mooser.  […]

Photo : Le cycle de conférence a débuté par une présentation de chantiers exemplaires réalisés par cinq adhérents de l’interprofession Fibois Loire : (de gauche à droite) Pierre Chomette (cabinet d’architecture Chomette-Lupi) ; Alban Paliard (chargé de développement pour l’entreprise Ossabois) ; Aline Duverger (Atelier des Vergers), Julien Rivat (atelier d’architecture Rivat), et Didier Bezacier (de l’entreprise Charpente Bezacier).

Lire la suite dans Le Bois International, Charpente, construction, menuiserie et meuble, notre édition rouge N°19 …

 

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