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Les grandes étapes de réalisation d’une guitare classique

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Barrages sur la table d'harmonie.

Cet article est complémentaire du texte : « MIGS : quand le bois s’accorde avec la passion de la guitare » que vous pouvez retrouver dans notre édition papier du 1er octobre 2022.

Afin de mieux comprendre la conception d’une guitare et les termes techniques des interviews, nous vous avons préparé un petit résumé qui reprend les points essentiels en trois étapes : fabrication / assemblage / vernissage et réglages. Nous nous sommes basés sur une guitare classique, qui comporte un maximum d’étapes de façonnage et représente probablement le type de guitare le plus intéressant pour un professionnel du bois.

Étape première : fabrication des éléments

1. La table d’harmonie

On débute par la création d’une plateforme de montage – ou solera – en contreplaqué / MDF, qui déterminera le galbe de la table d’harmonie et l’angle du manche par rapport au corps de la guitare. Parfois, un moule est aussi réalisé pour le fond et les éclisses (voir explication ci-dessous).

Puis, on fabrique la pièce maîtresse de la guitare, à savoir la table d’harmonie. Il s’agit de la partie supérieure de la guitare qui amplifie les vibrations produites par les cordes. Pour cela, on jointe deux planches fines de bois de résonance en miroir, on les met à niveau, on découpe la gorge, on incruste la rosace, on applique une couche de fond dur et on ponce. Puis, on découpe l’ouïe et on renforce à l’arrière la rosace. L’ouïe constitue l’orifice de la table d’harmonie d’où le son sort. Enfin, on trace puis colle les barrages (barres d’harmonie qui servent à renforcer la table) et on les arrondit.

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Découpe de l'ouïe sur la table d'harmonie.
Crédit photo :

2. Le manche et le talon

On façonne le manche et on colle la tête avec. On réalise ensuite le placage de la tête, son détourage et le perçage pour la mécanique. Puis, on façonne le talon, partie qui tient le manche avec le corps de la guitare.

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Exemple de talon.
Crédit photo :

3. Les éclisses

Il s’agit des pièces de bois minces qui servent à faire les parois latérales de la guitare. Celles-ci sont cintrées au fer à cintrer ou avec des couvertures électriques chauffantes sur moule. Puis, elles sont découpées à leur longueur définitive pour s’emboîter dans les rainures du talon.

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Eclisses emboîtées dans le manche sur la plateforme de montage.
Crédit photo :

4. Le fond

Le fond est réalisé dans un bois dur, souvent le même que les éclisses. Il est réalisé en deux parties assemblées en miroir puis détouré et mis à l’épaisseur. Le fond est également renforcé avec des barres.

5. Le chevalet

Le chevalet est la partie qui sert à tenir les cordes élevées sur la guitare. Souvent réalisé en palissandre, il doit être mis en forme pour épouser le galbe de la table d’harmonie et comprendre des rainures pour le sillet (petite pièce qui capte les vibrations des cordes et les transmet au chevalet) et le cordier. Les trous pour laisser passer les cordes sont percés dans le cordier (6 ou 12). Des rainures sont réalisées dans le sillet. Des renforts sont généralement prévus sur les angles du cordier en os et la pièce finale est vernie.

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Chevalet finalisé.
Crédit photo :

Deuxième partie : l’assemblage des éléments

On commence par coller le manche sur la table d’harmonie. On coupe en bas de la table d’harmonie un espace pour accueillir le manche et on lame l’épaisseur. Puis, pour le collage proprement dit, on place la table d’harmonie et le manche sur la plateforme créée au début, afin de s’assurer d’obtenir le bon angle.

On réalise un tasseau arrière, pièce qui est collée au bas de la guitare verticalement pour permettre de placer les éclisses. On place les éclisses en les maintenant en place et on ajoute des taquets qui sont collés à l’intérieur un à un. Les consoles sont des taquets un peu plus grands, qui sont collés en face des barres harmoniques.

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Vue d'ensemble du collage des taquets.
Crédit photo :

Puis, on assemble le fond et pour cela, de nombreuses étapes sont nécessaires. En premier, on égalise les éclisses au niveau du talon. Puis pour le fond, on fabrique des contre-éclisses, on les centre et on les colle sur les éclisses. Elles seront par la suite retravaillées « en pente » pour épouser la forme courbe du fond.

Sur le fond en lui-même, on colle les barres de renforcement et on les encastre dans les contre-éclisses où des encoches sont créées (plusieurs techniques existent pour cette étape).

Le couvre-joint est raccourci, les contre-éclisses rabotées, tout comme le tasseau arrière, le talon est réhaussé. Puis on procède au collage du fond avec des presses à tabler.

Pour les finitions, on effectue l’affleurage du fond et de la table d’harmonie avec les éclisses et on taille puis pose des filets, qui ont une fonction esthétique et de protection des bois de bout (chocs et humidité). Des filets sont placés sur les éclisses, le fond et la table d’harmonie.

Étape suivante, la préparation et le collage de la touche (pièce de bois où le guitariste appuie pour faire les notes). La touche est divisée en sections, qui déterminent le diapason et sa longueur. Il s’agit donc de bien calculer la distance entre chaque section. Sur chaque section, des rainures sont découpées pour accueillir les frettes (petites barres métalliques). Le positionnement de la touche sur la guitare doit faire l’objet de nombreux contrôles avant son collage. Après cette étape, la finition du manche passe par une mise en épaisseur et sa taille en forme d’arrondi. La jonction avec le talon et la tête est finalisée, un capuchon est posé sur le talon.

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Positionnement de la touche une fois finalisée.
Crédit photo :

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Taille du manche.
Crédit photo :

Dernière étape de l’assemblage, le chevalet est collé (ce dernier peut aussi l’être après le vernissage). Il faut le positionner avec précision sur la table en tenant compte de la compensation (fait que lorsqu’on joue une note, on appuie sur la corde et on modifie sa tension). La douzième frette sert de référence. Pour assurer le positionnement du chevalet pendant le collage, deux chevilles en bois sont généralement ajoutées à travers le bois du chevalet et de la table.

Troisième partie : vernissage et réglages

Le choix d’un vernis et plus généralement de la finition est un des aspects les plus controversés de la fabrication d’une guitare. Certains ateliers de lutherie emploient des vernisseurs professionnels dévolus à cette seule tâche. Pour les guitares, on utilise principalement des vernis à l’alcool, polyuréthanes, cellulosiques, ainsi que des finitions peintes. Les vernis sont de différentes natures, mais ont également plusieurs modes d’application (pinceau, pistolet, tampon). Chaque vernis et chaque technique à ses avantages et inconvénients.

Au pinceau, tous les types de vernis peuvent être utilisés. Le choix du pinceau, la taille et la nature des poils sont essentiels. La technique au tampon est celle utilisée historiquement en ébénisterie et s’utilise surtout avec des vernis à base de gomme-laque ou alcool. Au pistolet, le choix de vernis est très large, mais la technique nécessite plus d’investissement de matériel et une solide maîtrise de l’outil. Nous n’entrerons pas dans les détails d’application de chaque type de vernis, mais il est encore utile de savoir que le vernis a une influence sur le son (il limite les vibrations du bois et réduit les notes aiguës s’il est trop épais), mais aussi le jeu du musicien (influence sur le glissement des mains sur l’instrument, ainsi que la sensation du toucher).

Une fois la guitare vernie, il ne reste alors plus qu’à effectuer les réglages pour accorder l’instrument avant de jouer.

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