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Une Maison de l’énergie vitrine de l’écoconstruction

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Le bardage en châtaignier est limité à la partie haute et à un pignon.

La Maison de l’énergie, construite sous maîtrise d’ouvrage du syndicat énergies de la Haute-Vienne au Palais-sur-Vienne, près de Limoges, associe une structure en douglas, une isolation en paille, des enduits à la chaux et des panneaux photovoltaïques. Un bâtiment qui se veut une vitrine de la transition énergétique.

Expert public en matière d’énergie, le SEHV organise des actions de sensibilisation et des animations gratuites pour tout public depuis près de dix ans. Pour passer des mots aux actes, le Syndicat fait bâtir sa Maison de l‘énergie, près de son siège social, sur les principes de l‘écoconstruction en optant pour les matériaux biosourcés, des énergies renouvelables et le réemploi. Cet équipement est destiné à sensibiliser les écoliers et collégiens à la maîtrise de l’énergie. Il sera aussi ouvert aux entreprises et élus intéressés. Ce bâtiment, imaginé par le cabinet d’architecture Atelier 4 de Limoges, participe au projet puisqu’il servira de support pédagogique.

Expositions et ateliers

Ce projet s’appuie sur un hangar métallique auquel est ajoutée une extension en ossature bois et remplissage paille orientée sud. Le site s’étend sur près de 800 m². Sa mise en œuvre répond à la démarche expérimentale E+/C- qui avait introduit l’analyse du cycle de vie d’un bâtiment pour mesurer son impact carbone. Le bâtiment a été classé E3/C2. L’extension abritera les bureaux et trois espaces pédagogiques seront aménagés dans le hangar.

Une exposition permanente dressera un état des lieux de notre consommation et production d’énergie actuelle, mettant l’accent sur les limites de ce modèle et les répercussions en avançant une réflexion sur les changements induits sur nos modes de vie. Une exposition temporaire présentera, tout d’abord, un reportage sur la construction du bâtiment. Enfin, des ateliers feront la part belle aux expériences et manipulations.

« Dépenser moins pour construire »

Le hangar a été aménagé selon le principe de la boîte dans la boîte, avec des blocs à bancher tout autour. La charpente métal a été revêtue de panneaux. « Pour maîtriser l’énergie, le premier défi a été de dépenser moins pour construire explique Hugues Giraudy l’architecte, les charpentes de grandes portées du hangar ont été gardées. Le dallage n’a pas pu être gardé mais il a été concassé pour faire des plateformes et créer de l’inertie. Une structure en ossature bois avec isolation paille s’est rapidement imposée comme le système le plus vertueux pour sa performance énergétique, le bilan carbone et pour le confort des visiteurs. » La paille sera recouverte d’un enduit à la chaux à l’extérieur et d’un enduit en terre à l’intérieur dans un souci d’économiser la ressource en bois. Le bardage est limité à une partie de la construction.

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Les poutres du hangar sont conservées et habillées de panneaux.
Crédit photo :

La paille hachée vers la validation technique

Les combles et les rampants seront isolés en paille hachée posée sur une chape en terre crue, séparée par une couche de désolidarisation. Les briques en terre crue sont fournies par Jean-François Liteaud, un briquetier installé à 25 km du chantier.

La filière paille hachée est en train de voir le jour grâce à la coopérative Iélo, créée l’an dernier. Son but est de commercialiser un isolant innovant et vertueux en valorisant la paille en circuits courts, ce qui apportera un nouveau débouché aux agriculteurs. Elle compte démocratiser l’usage de la paille comme isolant biosourcé. « Iélo s’est engagée dans un parcours de validation technique vers l’avis technique, le Graal demandé par presque tous les maîtres d’ouvrage et les équipes de maîtrise d’œuvre", explique Nicolas Rabuel, directeur général. "C’est 1,5 million d’euros engagés sur trois ans. »

Face à l’envolée du prix du métal, l’architecte a réduit le montant du lot quincaillerie grâce à des assemblages à queue-d’aronde des solives. « La quincaillerie représente jusqu’à 20 % du lot remarque-t-il, on s’embête plus au départ, mais on revient à un système efficace. Et on se passe du fournisseur qui, aujourd’hui, est en rupture. » Le bâtiment sera chauffé par une chaudière granulés et la toiture équipée de panneaux photovoltaïques.

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Pour réduire le coût de la quincaillerie, les solives sont assemblées en queue d’aronde.
Crédit photo :

Une structure en douglas

Installée à Nontron (Dordogne), l’entreprise Mathis et Danède a remporté le lot ossature, paille et bardage. L’ossature a été taillée par l’entreprise dans du douglas provenant du Massif central. « Nous avons relancé notre scierie voilà quelques années", signale Olivier Acard, conducteur de travaux. "On a mis en œuvre environ 55 m³ de douglas en massif et lamellé-collé. Le lamelliste Cosylva en a fourni 25 m³ pour les poutres, le solivage et les grosses structures porteuses. » L’ossature secondaire est en douglas massif. La charpente tradi est en épicéa du Nord fournie par la société Gardarein.

Deux méthodes

La paille a été fournie par des agriculteurs de Poitou-Charentes. L’entreprise préfabrique au maximum et prémonte les bottes en atelier qui rempliront les parois verticales. Deux méthodes prévalent, soit elle est soufflée, soit elle est insufflée. « La paille insufflée est en développement et nous répondons à de plus en plus d’appels d’offres", précise-t-il. "Notre personnel a été formé pour cela. La paille en bottes nécessite beaucoup de bois, on pourrait en économiser avec la paille hachée. Ce marché pourrait décoller car cet isolant se démocratise. » Une partie du bâtiment sera bardée en châtaignier brut de sciage provenant de la Dordogne et posé à la suédoise.

Le lot menuiseries extérieures a été remporté par l’entreprise Guillaumie Construction Bois à Aixe-sur-Vienne, constructeur de maisons bois depuis plus de 40 ans et de menuiseries. Vingt-six menuiseries en pin sylvestre seront fabriquées et posées début novembre. Elles répondent au cahier des charges de la charte qualité Menuiseries 21 et à l’avis de conformité de FCBA. Elles seront lasurées par un robot de peinture Finiture et dotées d’une protection solaire. Les tableaux intérieurs et extérieurs seront également fabriqués en interne.

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Le bardage en châtaignier est limité à la partie haute et à un pignon.
Crédit photo :

Construction bois

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