Le marché de la construction neuve n’en finit plus de chuter. Les chiffres diffusés le 30 avril par le ministère de la Transition écologique sont sans appel : en mars, les autorisations de logements ont encore diminué de 16 % par rapport au mois de février. Toujours en mars, 22 500 logements auraient été mis en chantier, soit 1 300 de moins que lors du mois précédent (- 6 %). Sur l’ensemble du premier trimestre, les permis de construire délivrés ont diminué de 4,9 % par rapport au trimestre précédent. Les mises en chantier auraient elles aussi baissé dans les mêmes proportions. Et encore, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO)…
En données brutes, la chute est vertigineuse : 358 600 logements ont été autorisés à la construction d’avril 2023 à mars 2024, soit 19,8 % de moins que lors des douze mois précédents. Le nombre de permis de construire cumulés pour des logements individuels est en passe de tomber sous la barre des 125 000, alors qu’il dépassait les 225 000 il y a à peine plus de 24 mois.
Les espoirs nés du rebond enregistré à la fin du 4e trimestre 2023 paraissent bien lointains*.
Diffusés le 26 avril, les résultats de la dernière enquête trimestrielle de l’Insee sur la promotion immobilière confirment que l’opinion des professionnels du secteur sur la demande de logements neufs se dégrade à nouveau. L’analyse signale toutefois que les promoteurs « se montrent moins pessimistes que lors du trimestre précédent tant sur leurs perspectives de mises en chantier que sur les moyens de financement de leur clientèle ».
Dans ce contexte économique où les motifs de réjouissance semblent bien peu nombreux, quid du marché du bois ? Fin 2023, les plus optimistes tablaient sur une reprise pour le second semestre de cette année. À ce stade, rien n’est moins sûr, mais il n’est pas interdit d’essayer d’identifier des signaux positifs. En introduction de son dernier rapport mensuel, la plateforme de l’Indice mondial du bois (GTI) indique que les marchés de certains pays ont montré des signes de reprise en mars**. Il s’agit en l’occurrence de la Chine, de la Thaïlande et du Brésil. En Europe, l'indice des prix HPE des sciages pour l’emballage et les palettes relève la tête depuis le début de l’année. Toujours dans l’emballage, ceux du contreplaqué et de l’OSB ont l’air en passe de se stabiliser.
En France, à quel niveau situer le baromètre de l’activité de la filière forêt-bois ? Du 28 au 30 mai à Nantes, le Carrefour international du bois devrait être une bonne occasion d’affiner les prévisions économiques pour les mois à venir. À quelques jours de l’ouverture des portes du salon, Jean-François Guilbert, directeur général de French Timber, déclarait en tout cas aux organisateurs : « Le bois circule assez bien dans les flux internationaux. Mais tous les marchés ne redémarrent pas au même moment […] ».
* + 6,5 % pour les logements autorisés en données CVS-CJO par rapport au 3e trimestre 2023. + 4 % en données brutes par rapport au 4e trimestre 2022.
** La Plateforme de l’Indice mondial du bois (GTI) est une initiative menée en collaboration par l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et l’Institut de promotion du commerce et de l’investissement de Macao (IPIM). Financée par l’IPIM, elle est gérée par le Secrétariat des chaînes d’approvisionnement mondiales vertes (GGSC). Il y a 7 pays pilotes (Brésil, Congo, Indonésie, Gabon, Malaisie, Mexique, Chine), ainsi qu’environ 160 entreprises et sociétés. Cette plateforme publie l’indice (GTI) dont l’objectif est de donner une tendance générale de la production et du commerce mondial du bois.