Anthony Garaud est conducteur d’un feller-buncher Eltec 226L de conception canadienne. Il évoque l’évolution du matériel et l’acquisition d’un nouveau modèle en avril dernier. Le forestier mentionne les atouts de cet engin ainsi que les caractéristiques de la tête Gilbert 3022L capable de couper des arbres dépassant les 50 cm de diamètre.
LBI - Pouvez-vous retracer votre parcours de formation et professionnel ?
Anthony Garot : Je dispose d’un BEP agricole avec plusieurs expériences dans les travaux publics, notamment dans la conduite de pelleteuses en tant qu’ouvrier en terrassement, en carrière… Je travaille depuis plus d’un an pour la société «VR services forestiers» comme conducteur de feller-buncher. J’ai tout d’abord conduit, pendant près d’un an, le modèle Eltec 226L avec un moteur Volvo de 330 chevaux. Cet engin a été vendu avec environ 2.000 heures au compteur et depuis le 1er avril, je dispose d’un nouveau modèle Eltec 226L équipé, quant à lui, d’un moteur Cummins Tier 4 d’une puissance équivalente.
LBI - Pouvez-vous nous préciser les caractéristiques de cette machine ?
A. G. : Le feller-buncher Eltec 226L approche un poids de 30 tonnes pour 3,30 mètres de large avec des chenilles en 710 mm de largeur, ce qui offre une bonne stabilité dans les pentes. Je n’ai jamais pu décoller la machine même dans les terrains les plus accidentés. Le correcteur d’assiette est vraiment une option à conseiller pour évoluer en toute sérénité au cœur des pentes. Le modèle 226L mesure environ 3,50 mètres de haut, les transferts d’engins sont assurés par une semi-remorque extra-surbaissée en déboitement de la SARL NTPC (Négoce transport Corrèze). Enfin, ce feller-buncher est équipé d’une tête Gilbert 3022L avec une rotation de 350° pour une capacité de coupe de 22 pouces, soit 54 cm. C’est un très bon outil de coupe de conception canadienne disposant de 22 dents avec possibilité d’accumulation des bois.
LBI - Sur quels types de chantiers intervenez-vous ?
AG : Il m’arrive d’intervenir sur toute la France, tant sur terrains plats que pentus, tant en résineux qu’en feuillus, tant en coupe rase qu’en ouverture de cloisonnements. J’ai pu réaliser des cloisonnements entre lignes de résineux pour permettre les interventions futures des abatteuses. En général, j’ai un chantier d’avance sur mon collègue qui travaille en débardage sur un porteur Elephant King, le plus gros de la marque Ponsse qui dispose, de plus, d’un panier rallongé. Les produits sont sortis en arbres entiers sauf sur certains chantiers de cloisonnements où je peux être amené à recouper les arbres à moitié pour faciliter leur évacuation entre les lignes restantes. La durée des chantiers est très variable : je peux rester trois semaines sur un même chantier ou me déplacer trois à quatre fois dans une même semaine.
LBI - Quels sont les atouts de votre feller-buncher ?
AG : Stabilité, rentabilité, rapidité, maniabilité et propreté des chantiers. En effet, la tête Gilbert 3022L permet de couper les souches à ras, ce qui offre un rendu de chantier exemplaire. J’aime être soigneux : il m’arrive de couper également les ronces pour parfaire mon travail. Je reste également très soigneux sur l’état intérieur de la cabine, tout comme sur les entretiens de la machine Je respecte à la lettre la régularité et les consignes de vidanges comme des diverses interventions. Je fais un graissage tous les matins et je réalise le plein chaque soir pour éviter la condensation. Le confort en cabine est également un atout : siège pneumatique, chauffage, climatisation, bonne visibilité… C’est une cabine spacieuse avec beaucoup de possibilité de rangements pour une bonne facilité de conduite. Dernier atout à signaler : la fiabilité de la machine car je n’ai eu aucune panne à déplorer si ce n’est la rupture de certains flexibles avec l’accrochage de quelques branches.
LBI - Quelles évolutions avez-vous pu constater entre votre ancien et votre nouveau modèle 226L ?
AG : Les deux machines restent très proches l’une de l’autre, même si le moteur Cummins offre beaucoup plus de nervosité dans les mouvements. Je constate aussi un gain en consommation de carburant et peut-être en rapidité de travail. De plus, le moteur Cummins présente plus de commodités pour l’entretien car il y a plus de place pour intervenir ou pour changer les filtres. L’ordinateur de bord a également un peu évolué mais le manuel d’utilisation est très bien réalisé. Tout comme sur l’ancien modèle, on peut régler les vitesses ou encore choisir l’emplacement des boutons sur les joysticks, selon la convenance ou les habitudes de tel ou tel chauffeur.
Propos recueillis par
Dominique Seytre
