«L’usine de Fibre excellence Tarascon a stoppé tous ses approvisionnements et arrêté sa production pour une durée indéterminée, voire définitive» : ce sont les premiers mots d’un communiqué commun signé de la FNB Gard-Lozère et du Sefsam (Syndicat des exploitants forestiers et scieurs d’Alpes-Méditerranée). Selon nos confrères de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur : «Depuis lundi 21 septembre, des salariés de l’usine sont en grève : 70% selon les grévistes, sur les 270 CDI qu’emploie l’usine de Tarascon». «Les risques de cessation de paiement et de fermeture totale du site sont à ce jour extrêmement élevés», s’inquiètent les adhérents de la FNB Gard-Lozère et du Sefsam. Avant d’évoquer «la catastrophe incommensurable que ce scénario impliquerait pour notre filière bois, nos emplois et notre forêt». En effet, la papeterie Fibre excellence de Tarascon consomme annuellement 1,15 million de tonnes de bois.
«La fermeture de l’usine Fibre excellence à Tarascon serait une catastrophe économique pour le territoire, plusieurs milliers d’emplois sont menacés dans la filière bois locale», souligne Fransylva dans un communiqué publié le 29 septembre. Le président de Fransylva, Antoine d’Amécourt, précise : «Nous espérons que les parties-prenantes de l’avenir de cette usine sauront prendre toute la mesure de leurs actes, d’un point de vue économique, social et environnemental». À l’heure où nous mettons sous presse (29 septembre), la Fédération nationale du bois ajoute que «les acteurs de la filière se mobilisent et organisent une grande manifestation le mercredi 30 septembre. Les manifestants prévoient une opération de ralentissement de la circulation autour de Tarascon avec un grand convoi de camions sur les routes.»
Ces événements viennent s’ajouter à l’actualité judiciaire concernant ce même site papetier dont le procès au tribunal correctionnel de Tarascon pour plusieurs motifs de pollution atmosphérique devait s’ouvrir ce mardi 22 septembre après un premier report dû au confinement. Nos confrères de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur précisaient que ce procès était à nouveau «reporté au 6 janvier 2021, pour demande de supplément d’enquête». Pour information, la papeterie de Tarascon, classée parmi les sites des directives européennes Seveso, est assignée en justice pour les motifs suivants : «émission de substance polluante constitutive d’une pollution atmosphérique», «exploitation d’une installation classée non conforme», «exploitation d’équipement sous pression malgré un contrôle ayant conclu à leur non-conformité» et «exploitation d’une installation classée autorisée sans respect des règles générales et prescriptions techniques».
