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Nouvelle-Aquitaine / Une journée pour promouvoir le bois local dans la commande publique

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Une vingtaine de maîtres d’ouvrages publics, élus, techniciens, agents chargés de la commande publique et prescripteurs ont participé à une journée “Bois local dans la commande publique”, le 11 décembre à Sainte-Feyre (Creuse), organisée avec la Charte forestière du Pays de Guéret, l’Union régionale des collectivités forestières de Nouvelle-Aquitaine, France douglas et des entreprises locales.

Aujourd’hui, la réduction de la consommation d’énergie et de l’empreinte environnementale place le secteur du bâtiment au premier rang pour contribuer de manière massive à ces enjeux avec la réglementation E+C- prévue en 2020. Le bois constitue l’une des solutions les plus pertinentes pour construire ou rénover des bâtiments durables et économes. La journée “Bois local dans la commande publique” organisée le 11 décembre à Sainte-Feyre a permis de valoriser ses atouts, de faire connaître l’offre locale et les méthodes de prescription en conformité avec la réglementation des marchés publics. Hugues Petit-Etienne, prescripteur bois construction à BoisLim, a rappelé les particularités du bois pouvant séduire des maîtres d’ouvrages, notamment sa faible conductivité thermique. “En France, 75% des bâtiments passifs sont en structure bois, dont 30% mixte bois/béton, et leur consommation d’énergie est réduite d’environ 30%” indique-t-il. “Le bois, source de confort visuel, apporte un meilleur ressenti de la chaleur car les parois sont chaudes.” Outre le bois, un large choix de vêtures est possible. La rapidité de construction grâce à la préfabrication en atelier et la propreté des chantiers sont des avantages de poids, ainsi que la création d’emplois locaux. “Un bâtiment public de 500 m² crée cinq emplois et si le bois est d’origine locale, tous les maillons de la filière en bénéficient.”

Démarche BTMC

Chargée de mission à l’Union régionale des collectivités forestières, Hélène Dehouck a détaillé les règles pour prescrire du bois local dans la commande publique, l’inscription “bois local” étant interdite. L’association des communes forestières a impulsé la démarche Bois des territoires du Massif central en 2017, certification qui intéresse 27 communes et 56 entreprises. “Il peut être favorisé en adaptant le marché à l’offre en produits locaux et aux compétences des entreprises du territoire” explique-t-elle. “On peut noter Bois des territoires du Massif central et ajouter des arguments notamment sur l’impact carbone et la distance parcourue.”

La journée s’est poursuivie au restaurant scolaire de Sainte-Feyre de 420 m² livré en 2014, un bâtiment bioclimatique RT 2012 de 150 places (coût 1,2 million d’euros TTC) avec fermettes, ossature bois, vêture mixte zinc et bardage douglas du Limousin, faux-plafonds et doublages acoustiques. Le cabinet d’architectes Caroline Petit et Éric Febvre, de Bessines (Haute-Vienne) avait remporté l’appel d’offres. L’intégration paysagère constituait un challenge, le bâtiment se situant à proximité d’une imposante mairie, de l’église et d’un château, la cour devant être préservée. “Nous aimons le douglas pour ses qualités, sa couleur et son vieillissement”, commente Caroline Petit, “et l’aubier est accepté plus facilement en intérieur mais aussi en extérieur, d’où ce choix. Le bardage à claire-voie est naturel et les nœuds ne sont pas tombés. La couverture avec des lignes brisées évite l’effet chapeau d’un gros rectangle. La jonction entre le faîtage et la partie verticale, réalisée sur place, est particulièrement soignée, elle n’aurait pas pu être faite en atelier. L’auvent assure une protection solaire mais ne gêne pas les apports en hiver, la façade ouest a été protégée grâce au zinc”. Les lots de bois ont été fournis par deux entreprises locales, Naudon et Mathé et la Scierie des Combrailles. L’entreprise creusoise Martinet (40 salariés, CA : 4,1 millions d’euros) a pris en charge structure et bardage. “Les principales contraintes techniques étaient l’assemblage de poutres en acier et bois et les chéneaux à la jonction de la toiture pour évacuer l’eau”, explique Florian Martinet. “Aucune poutre n’est apparente dans les deux salles, il fallait dégager l’espace pour la circulation.

Nous avons réalisé le bardage par souci d’économie et d’esthétisme. Avec des colis, la perte aurait été importante dans ces sections de tasseaux de 30/90. Le bardage en douglas traité insecticide et fongicide est classe 3 hors aubier.”

Complexe sportif

La seconde visite a permis de découvrir le complexe sportif de Guéret (Creuse). La maîtrise d’œuvre a été confiée à l’agence d’architecture Spirale 23, la livraison est prévue pour avril (4,5 millions d’euros TTC). Cet équipement d’envergure (3.540 m²) possède une ossature en épicéa de 200 mm complétée par des murs de soutènement béton, le revêtement intérieur est en panneaux OSB qui seront apparents. La charpente est constituée de poutres lamellé-collé en douglas de 32 m, larges de 1,47 m, pesant chacune 8 tonnes, réalisées par le fabricant creusois Cosylva, soit 260 m3 de douglas du Massif central mis en œuvre. Le complexe sera raccordé au réseau de chaleur biomasse et la façade sud est équipée de panneaux photovoltaïques qui produiront 99 kW/h. Certaines façades laissent filtrer la lumière naturelle par des panneaux en polycarbonate. “Nous avons fait le choix d’un bâtiment basse consommation très performant avec une ossature de 200 mm au lieu de 145 mm”, précise Cécile Ripp, l’architecte. “L’étanchéité à l’air a été soignée avec un pare-pluie qui se retourne sur la toiture pour avoir le moins de fuites d’air possibles et tous les isolants ont été renforcés pour que le bâtiment soit peu énergivore.” Pour la charpente du boulodrome, un système pendulaire a été retenu afin de la stabiliser pour la rendre indéformable grâce des contreventements, les portées atteignant 22 m. Seule entorse à l’approvisionnement local, le bardage claire-voie en mélèze provient de Russie compte tenu de la quantité nécessaire non trouvée sur place, soit 20 km de lames.

De notre correspondante

Corinne Mérigaud

Photo : L’école de Sainte-Feyre fait la part belle au douglas du Limousin.

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