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Lorraine / Wucher : aménagement intérieur bois sur-mesure en haute qualité

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Spécialisée en informatique industrielle, Laurence Rebeck a quitté cette voie pour reprendre la menuiserie familiale. Après 18 ans, elle a imposé la société Wucher, employant désormais 20 salariés, comme partenaire recherché par les architectes et les maîtres d’ouvrage pour l’aménagement intérieur bois des bâtiments collectifs publics ou privés, activité à laquelle s’ajoute la pose des menuiseries extérieures.

A l’orée de Nancy, à Flavigny-sur-Moselle, se dresse le long de la nationale 57 un imposant bâtiment bardé de bois auquel s’adosse un non moins imposant local technique : colonne d’aspiration, chaufferie et son silo. La menuiserie Wucher y est implantée depuis 2008, dix ans après que Laurence Rebeck eut repris la société familiale. Ici se fabriquent les aménagements intérieurs bois sur-mesure et de haute qualité qui rejoindront les constructions les plus diverses, dont beaucoup de bâtiments publics, dans l’agglomération nancéenne et dans la région Est surtout. L’entreprise effectue en outre la pose de menuiseries extérieures.

Reprise

Installée auparavant dans un petit village de Meurthe-et-Moselle, menuiserie traditionnelle fabriquant à la fois meubles et menuiseries extérieures, y compris pour les marchés publics depuis les années 1980, l’entreprise avait été créée en 1960 par Jacques Wucher. Celui-ci n’envisageait pas, à l’âge de la retraite, de concrétiser un déménagement jugé nécessaire. Sa fille a changé le cours d’une histoire qui aurait très bien pu se terminer, mais s’est transformée en une nouvelle aventure, au long cours et pleine de dynamisme. Avec en poche une formation de l’École supérieure d'informatique et applications de Lorraine (Ésial) (aujourd’hui Telecom Nancy, école associée de l’Institut Mines-Telecom), Laurence Rebeck était ingénieure dans une société de service parisienne en informatique industrielle, œuvrant auprès de grands comptes – Renault, Sagem, General Electric –, lorsque son père décida de prendre sa retraite. «Ayant deux enfants, je n’avais pas forcément le goût de rester à Paris», explique Laurence Rebeck. «J’ai pris la décision de changer de vie. Je ne connaissais pas le métier, sauf pour avoir suivi mon père lorsque j’étais enfant, quand il allait marquer des bois en forêt, ou réaliser des devis chez des clients». Elle accompagne son père pendant six mois, s’inscrit à une formation IFG de gestion d’entreprise (2-3 jours par mois), et reprend la société, qui compte alors dix salariés. Pas si simple de se faire accepter, quelques salariés partent. «Le chef d’atelier m’a fait confiance, et cela m’a beaucoup aidée», explique la jeune femme. En 1998, l’univers de l’entreprise comme celui des chantiers où celle-ci intervenait était très masculin : «Il y a eu une grande évolution à ce niveau depuis : arriver comme femme dans le milieu du bâtiment ne suscite plus de réaction !», souligne Laurence Rebeck.

Management

Une des premières actions de la nouvelle chef d’entreprise est dédiée à l’informatisation de la société : devis, paies, relations fournisseurs. «Le numérique était déjà central dans le milieu d’où je venais, et cela faisait un choc de voir combien peu il était développé dans les entreprises de mon nouveau secteur !» L’autre surprise vient de la gestion du personnel : «Je venais du milieu des cols blancs caractérisé par la grande autonomie dans le travail, où les tâches sont confiées sans indication sur le chemin à suivre ; j’ai découvert un système très directif, pas assez participatif à mon goût». Laurence Rebeck met en place l’intéressement, qu’elle transformera plus tard en un système de primes. «Je pense peut-être revenir à un intéressement plancher car la loi Macron le rend de nouveau intéressant fiscalement, sans supprimer le système de primes individualisées», explique-t-elle aujourd’hui. Laurence Rebeck prend en main le management. Elle s’inscrit au club des jeunes dirigeants pour être conseillée. En 1999, à la faveur d’une baisse ponctuelle d’activité, elle effectue le passage de 42 heures à 39 heures. Ses salariés continuent à effectuer 39 heures. En 2008, la dirigeante concrétise ce qu’elle avait à cœur depuis son arrivée : le déménagement de la société. «J’ai choisi cette implantation à l’orée de l’agglomération nancéenne car je ne voulais pas être en zone industrielle et perdre ma main d’œuvre rurale, mais être néanmoins proche de Nancy qui constitue un gros pôle pour notre activité».

Nouvelle usine

L’entreprise Wucher acquiert en 2008 un bâtiment qu’elle réhabilite entièrement : isolation par l’extérieur, grandes verrières, panneaux acoustiques. L’équipement machine est réinstallé dans l’espace atelier de 1.500 m2 : équipement de menuiserie classique, dont une 4 faces Weinig Profimat 23 Fortec, une ponceuse à bande Kundig, une plaqueuse de chants Bi-matic. Une nouvelle scie à panneau Holzma HPP250 s’y ajoute. Une cabine de vernissage est installée. L’investissement comprend en outre une installation complète d’aspiration qui a été réalisée par Sibois, et une installation de chauffage qui rend la société autonome au plan thermique. Les copeaux et chutes de l’atelier broyées dans un broyeur Untha rejoignent un silo de 40 m3, qui alimente une chaudière Kob de 400 kW. La chaufferie comprend également deux ballons tampons permettant une utilisation améliorée de la chaudière (moins de mises en route) à l’intersaison (la chaudière est coupée en été) et un système de détection d’étincelle Grecon. Ainsi sont chauffés l’atelier et les bureaux attenants. Un système de récupération d’eau de pluie alimente les toilettes et le site d’entretien des véhicules – la société dispose d’une flotte de huit camionnettes. Les installations techniques ont représenté un investissement de l’ordre de 750.000 euros pour un investissement total de 1,8 million d’euros.

Fabrication sur-mesure

L’effectif de la société Wucher s’élève à 20 personnes : 5 personnes travaillent au bureau, dont une au bureau d’études et deux conducteurs de travaux (formations BTS ou licence Pro bois) ; 5 personnes travaillent à l’atelier ; 10 personnes travaillent à la pose. L’effectif augmente ponctuellement jusqu’à 30% via l’interim, la charge de travail augmentant en été.
L’entreprise ne réalise que du sur-mesure : aménagement de bureaux, établissements scolaires, équipements sportifs, résidences seniors… «Les chantiers vont de 300 euros à 1,2 million d’euros !», souligne Laurence Rebeck. «Nous faisons des propositions même sur des chantiers très petits car je tiens absolument au caractère artisanal de la menuiserie.» Les chantiers publics représentent à l’heure actuelle 80% du chiffre d’affaires, mais la dirigeante aspire à rétablir un équilibre des parts chantiers privés et chantiers publics. Laurence Rebeck décide des appels d’offres auxquels répond l’entreprise. Elle est très polyvalente au sein de la société, assumant, outre les tâches de dirigeante, la direction de chantier en soutien aux deux conducteurs de travaux, en fonction de l’activité.

Exigence

L’entreprise réalise de l’ordre de 150 chantiers par an, pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros. Elle travaille sur l’ensemble des lots bois, à savoir les aménagements intérieurs bois – plafonds, murs, ameublement, agencement –, dont elle assure fabrication et pose, et les menuiseries extérieures bois et bois-aluminium dont elle sous-traite la fabrication à des partenaires lorrains pour en effectuer la pose. Les menuiseries peuvent être sous-traitées à des partenaires régionaux mais dans ce cas la menuiserie Wucher fabrique fréquemment les huisseries pour des questions d’organisation de chantier. La société se fournit auprès des négoces en bois massif (plots, avivés, lamellé-collé) et en panneaux de toutes sortes, dont elle n’a qu’un stock réduit. La «marque de fabrique» Wucher, c’est avant tout la qualité, alliée à la réactivité, la souplesse. La menuiserie a été la première de Meurthe-et-Moselle à être qualifiée RGE (professionnels de la performance énergétique) pour la pose des menuiseries extérieures en bâtiments passifs ou basse consommation. Elle est aussi qualifiée Qualibat et Lorraine qualité environnement (LQE) (bonnes pratiques environnementales sur les chantiers). «A partir du plan de principe, nous apportons la valeur ajoutée de nos connaissances, qui concernent bien sûr la menuiserie mais aussi celle-ci associée à la normalisation (acosutique, réaction au feu…), issues de notre expérience», remarque la dirigeante. La connaissance informatique aussi, puisque la société a déjà travaillé sur des chantiers réalisés avec BIM. De fait les nombreux clients historiques, mais aussi les nouveaux, que le bouche à oreille essentiellement incite à contacter la menuiserie, sont certains de trouver efficacité et exigence chez Wucher.

Fabienne Tisserand

Menuiserie

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