Le projet s’appelle Efeur5 pour «comportements structurels des essences de bois feuillus français en vue de leur meilleure intégration aux Eurocodes 5». Il est aidé par l’Agence nationale de la recherche à hauteur de 591.714 euros. Il a débuté en octobre 2015 et va s’étaler sur 48 mois. Il vise à «développer des outils et des connaissances pour mettre sur le marché des produits structurels en bois de feuillus».
«Le projet Efeur5 a été construit autour des savoir-faire et des compétences scientifiques développées sur le matériau bois et les structures bois par le Laboratoire d’études et de recherche sur le matériau bois (Lermab), le Groupe d’études des matériaux hétérogènes (GEMH), le Laboratoire de mécanique et génie civil (LMGC) et le Laboratoire d’études des ressources forêt-bois (Lerfob). Le centre de transfert de technologie Critt bois coordonne ce projet ; il prépare le transfert des résultats du projet et oriente les travaux pour des débouchés économiques majeurs pour la filière bois», explique Eric Masson, coordonnateur au sein du Centre régional d'innovation et de transfert de technologies pour les industries du bois (Critt bois) d’Épinal. Efeur5 a été retenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et intégré dans son programme «Matériaux et procédés» suite à son appel à projets générique 2015 – Stimuler le renouveau industriel –, ce qui signifie que l’enjeu cadre avec cette stratégie. «La France est la première forêt de feuillus d’Europe mais le marché de la construction bois s’approvisionne essentiellement en bois résineux. La tension sur la ressource résineuse, l’augmentation du marché de la construction bois en France et la ressource locale feuillue mobilisable poussent logiquement les acteurs de la filière bois à réfléchir et commencer à mettre en œuvre ces essences dans le bâtiment. Les Eurocodes et les normes européennes associées sont bâtis sur les expériences et recherches sur les résineux. L’optimisation des structures feuillues ne pourra se faire qu’en redéfinissant les mêmes paramètres et propriétés pour les feuillus», remarque Eric Masson.
Trois essences
Le programme Efeur5 est centré sur le chêne, le hêtre et le peuplier, essences au plus fort potentiel, selon les porteurs du projet. Les équipes de recherche expérimentées en termes de structures bois vont cogiter ensemble de sorte à développer des outils et des connaissances nécessaires à la mise sur le marché de produits structurels en feuillus français. «L’objectif est de fiabiliser l’utilisation de ces essences pour les structures en bois justifiées selon les règles Eurocode 5 par les validations ou les corrections nécessaires. Bien que quelques rares études sur certaines essences feuillues existent, elles doivent être complétées par de nouvelles données scientifiques et expérimentales», note Eric Masson.
Les chercheurs vont s’attacher à lever plusieurs incertitudes, dont la connaissance des comportements à long terme des bois d’essences feuillues ; la connaissance des propriétés mécaniques dites secondaires des essences feuillues ; la définition des modèles de calcul des assemblages des pièces de bois de feuillus ; l’anticipation des propriétés mécaniques – connaissance de l’impact du développement de l’arbre sur les propriétés du matériau, lien entre anatomie et physique. Il y a du bois sur la planche !
Fabienne Tisserand
