Recevoir la newsletter

Magazine

Éviter les écueils du BIM : 12 points de vigilance

Image

L’aspect organisationnel et la maîtrise technique des outils informatiques sont les deux principales voies d’amélioration pour l’appropriation du BIM par les entreprises, révèle une enquête Rex de l’Agence qualité construction réalisée sur des chantiers BIM. Ensemble de services proposé par le pôle de compétitivité Fibres Énergivie (dont une plateforme collaborative développée et hébergée en France), BIM énergie s’emploie à accompagner les entreprises de construction sur ces sujets.


La transition vers l’usage du BIM (pour Building information model), modèle virtuel du bâtiment, qui suppose modes de conception et de construction impliquant à la fois outils numériques et méthodes de travail collaboratives, n’est pas simple. André De Chefdebien, directeur innovation et marketing stratégique Rector Lesage, est intervenu lors de l’assemblée générale du pôle Fibres Énergivie du 15 juin 2020 sur le sujet de la numérisation de la filière construction. Le pôle Fibres est en effet très impliqué dans le développement du BIM. André De Chefdebien a fait le constat d’une «timide percée du BIM en conception... d’une quasi absence en exécution» ! Et il a cité une étude du cabinet McKinsey indiquant que le coronavirus va être un accélérateur de la transformation du secteur. Dans ce contexte, selon lui, le principal enjeu est d’apporter de la valeur à chaque intervenant de la maquette numérique, y compris les bailleurs sociaux, les collectivités, la promotion immobilière..., par le développement de l’Open Bim, la communication inter plateforme, le travail collaboratif ou intégration verticale...

Du concept à la réalité

Si les avantages du BIM sont évidents, sa mise en place ne l’est pas, en particulier pour les PME et TPE. Quelles sont les principales difficultés du passage des professionnels au BIM, c’est ce sur quoi se sont penchées l’Agence qualité construction et Envirobat Centre (centre régional de ressources et d’échanges sur la thématique de la construction durable créé en 2009 sous l’impulsion de l’Ademe et du conseil régional du Centre), avec le soutien financier du programme Pacte et de l’Ademe. Des retours d’expériences relatifs au Bim ont été collectés via le dispositif Rex Bâtiments performants, conçu et développé par l’Agence qualité construction. Ce dispositif accompagne, depuis 2010, l’ensemble des acteurs de l’acte de construire en les sensibilisant sur les risques émergents induits par la mutation de la filière bâtiment. «Ce dispositif consiste concrètement à capitaliser des retours d’expériences en se basant sur l’audit in situ de bâtiments précurseurs allant au-delà des objectifs de performances énergétiques et environnementales et sur l’interview des acteurs qui ont participé aux différentes phases de leur élaboration», indique l’agence qui l’a créé. Le but est de permettre, en quelque sorte, l’apprentissage par l’erreur, et la mise en valeur des bonnes pratiques.


Concernant le BIM, nombre de constats (365 au total) ont pu être répertoriés au sein de l’échantillon enquêté (140 acteurs rencontrés, 65 opérations visitées). Ils ont été synthétisés dans un document intitulé «Le BIM : quelle appropriation par la filière ? 12 enseignements à connaître»*. Ce rapport liste ainsi ces douze enseignements majeurs concernant le BIM et son appropriation par les acteurs de la filière construction, avec le but de faciliter le passage des professionnels au BIM en évitant les écueils : 


1. S’informer, se former et disposer des outils nécessaires pour travailler en BIM ;

2. Définir les objectifs BIM de la maîtrise d’ouvrage pour les traduire en «cas d’usage» ;

3. Formaliser l’organisation du processus en conception par la rédaction d’une convention BIM ;

4. Respecter les règles de modélisation prévues dans la convention BIM ;

5. Gérer l’interopérabilité des formats IFC ;

6. Vérifier l’orientation de la maquette par rapport à l’orientation réelle ;

7. Assurer la mise à jour de la maquette en phase chantier ;

8. En rénovation, modéliser une maquette de l’existant fidèle à ce qui a été relevé ;

9. En rénovation, modifier la maquette en fonction des découvertes après curage ;

10. Définir les éléments qui doivent figurer a minima dans la maquette pour identifier des collisions pertinentes ;

11. Comprendre les différents types de conflits pour les résoudre ;

12. Utiliser un logiciel permettant de travailler avec des normes de calcul valables en France.

L’organisation, la technique, tels sont les deux pierres d’achoppement. «Le processus organisationnel du BIM démarre par une bonne définition des objectifs de la maîtrise d’ouvrage», conclut l’AQC. «Ainsi, sur la base de la charte BIM du maître d’ouvrage, le cahier des charges du projet doit mentionner clairement les attentes de la maîtrise d’ouvrage et ne pas rester généraliste, au risque d’obtenir des livrables inexploitables. La convention BIM et sa déclinaison en cas d’usages doit permettre à chaque acteur de prendre conscience de son implication. C’est l’organisation de la collaboration qui sera le garant du résultat final : qui fait quoi à quel moment et pour qui.»


Concernant les outils numériques mis à disposition des acteurs, ils sont très nombreux et vont de la conception 3D aux outils de visualisation en passant par les logiciels de détection des conflits, les scans 3D, les logiciels métiers mais aussi les outils de gestion du patrimoine de la maîtrise d’ouvrage. Une formation des acteurs est in- dispensable pour une bonne connaissance de ces outils et de leurs potentialités. Il est aussi nécessaire que chaque acteur soit conscient du niveau de connaissance BIM des interlocuteurs avec lesquels il interagit, selon l’AQC.

Alors que de nombreuses solutions techniques restent à trouver, l’agence estime que le développement des plateformes collaboratives se révèle être une solution permettant de fluidifier le processus BIM aussi bien du point de vue organisationnel que technique. «L’hébergement et le par- tage d’informations en temps réel, le suivi des validations, la traçabilité des échanges, la visualisation commune des maquettes et l’accessibilité depuis les logiciels métiers sont autant d’atouts pour améliorer l’accessibilité de tous les acteurs de la filière au processus BIM.»


Le rapport est téléchargeable en ligne en cliquant ici 

Photo : BIM Énergie est un ensemble de services proposé par le pôle de compétitivité Fibres Énergivie dédié à la collaboration en BIM : une plateforme collaborative développée et hébergée en France (support 100% français), des services d’accompagnement personnalisés, et un espace de construction virtuelle (ECV) dans le Bas-Rhin (67). (Source : Fibres Énergivie)

Lire la suite dans Le Bois International, Charpente, construction, menuiserie et meuble, notre édition rouge N°22 …   

Construction bois

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15