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Essai / Une chaîne innovante à simple losange testée sur un débusqueur à grue F 175

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Un entrepreneur isérois teste une nouvelle conception française de chaînes forestières sur son skidder à grue et double treuil. Ce profil de chaînes à simple losange dispose d’anneaux en 17 mm et de crampons en forme de S. De plus, le concepteur français propose une chaîne de tension avec un système de fermeture sécurisée et verrouillée par une goupille.

Entièrement chaîné, le Camox F175 dévale la pente du chemin d’accès à cette coupe rase d’un taillis d’une cinquantaine d’années situé sur un terrain minier de la commune de Saint-Champ (01). Quentin Raymond fait preuve d’une grande dextérité, tant dans la conduite du débusqueur que dans le maniement de la grue sur le parterre de la coupe.

Camox F175 avec grue et double treuil CMC

En 2008, Quentin et Benjamin Raymond ont repris l’entreprise paternelle TRV créée en 1997 en la transformant en SARL. Cette société de travaux agricoles et forestiers est basée à Saint-Pierre-d’Allevard (38). Les deux cogérants se répartissent les secteurs agricoles et forestiers avec un salarié investi dans chacun des domaines, sans oublier un salarié en comptabilité. Le secteur d’activité s’étend à l’ensemble de la région Rhône-Alpes, notamment pendant la période hivernale. Après avoir travaillé avec un tracteur agricole IH 1455 équipé forestier, l’entreprise paternelle avait opté en 2007 pour l’acquisition d’un skidder Camox F140 d’occasion avec 4.500 heures au compteur. Début novembre 2014, Quentin Raymond investit dans un Camox F175 neuf avec grue et double treuil CMC. Enfin, au printemps 2015, un second Camox F175 de 2010 en version standard est acquis d’occasion avec 8.500 heures au compteur. Le modèle F175 à grue est équipé de pneus larges Alliance Forestar 345LS2 en 28L26 : «Une monte permettant de supporter le poids de la grue et une monte obligatoire pour l’obtention des subventions», explique Quentin Raymond. Après 2.100 heures de fonctionnement, le jeune homme peut dresser un bilan des atouts observés sur ce skidder à grue équipée d’un grappin Huldins Supergrip SG520S. Tout d’abord, le changement entre le F140 et le F175 se caractérise dans «le passage d’un treuil en direct à un treuil hydraulique avec une augmentation du poids global de la machine», constate-t-il. De plus, la grue s’avère être un outil très précieux, notamment sur les chantiers de bois-énergie qui représentent trois à quatre mois de travail chaque année pour la SARL TRV : cette coupe de taillis à Saint-Champ illustre bien ce type de chantier. «Même sur les chantiers plus difficiles, la grue permet de faciliter la préparation des traines», estime le forestier. Quentin Raymond dispose actuellement d’une radiocommande intégrale Falard d’occasion mais reste en attente d’un nouveau modèle proposé par AR-équip avec l’objectif de commander également les mouvements de la grue à distance.

Anneaux en 17 mm et crampons en forme de S

Dans la plupart des cas, la société TRV achète des coupes de bois sur pied et sous-traite l’abattage à un bûcheron à son compte, sauf pour les scieries qui ont l’habitude de travailler avec leurs bûcherons. La coupe de Saint-Champ est composée de chênes et de châtaigniers : les plus beaux châtaigniers fourniront sans doute des piquets alors que le reste est destiné à la production de bois bûche et de plaquettes forestières. Les quatre chaînes ne s’imposent pas forcément sur ce type de chantier mais deviennent plus que nécessaires sur des terrains à forte déclivité. Après moins d’une année et 2.000 heures de travail, les pneumatiques et chaînes arrière du skidder à grue montrent une forte usure : «Une usure prématurée due au poids de la grue avec de nombreuses traines à la montée et au ponçage des chaînes après de multiples passages sur des terrains rocheux», tente d’expliquer Quentin Raymond. Ce dernier fait confiance à la société Savoie Chaînes qui lui a fourni précédemment des modèles des marques Rud ou Pedno. Désormais, Quentin désire pouvoir compter sur «une chaîne d’une plus grande durabilité dont la durée de vie ne se limite pas à une seule année de fonctionnement». Aussi, il se montre enthousiaste à l’idée de tester, dès octobre dernier, un tout nouveau modèle de chaînes dont le concept a été entièrement élaboré par la société Savoie Chaînes elle-même, suite aux observations de ses clients. Après 150 heures d’utilisation, le professionnel constate que «cette chaîne innovante à simple losange débourre plus facilement grâce à un losange de plus grande surface». De plus, «la chaîne tient mieux sur le pneumatique», enchaîne-t-il. Le profil de la chaîne parait assez agressif avec des anneaux en 17 mm et des crampons en forme de S. Ces derniers sont disposés tant sur la bande roulante que sur le côté du pneumatique : «un atout indéniable pour sortir des ornières mais une légère impression de secousse à l’état neuf pour le conducteur en cabine», précise Quentin. Autre innovation : «l’absence de manilles et la présence d’un système d’accrochage avec goupille sur une serrure forgée». Le jeune entrepreneur a dû couper quelques anneaux pour diminuer la longueur de chaîne afin de compenser l’usure des pneumatiques. «Ces anneaux pourront être facilement ressoudés pour rallonger la chaîne en cas d’acquisition de nouveaux pneumatiques», explique Quentin Raymond. Ce dernier préfère «les chaînes à simple losange qui sont beaucoup moins lourdes que les profils à double losange même si ces dernières évitent de patiner dans le dur». Pour l’instant, ces nouvelles chaînes, conçues par Savoie chaînes et fabriquées en Europe, sont disponibles pour quatre dimensions de pneumatiques : 23,1-26 ou 28,1-26 ou 24,5-32 ou 30,5-32.

Chaîne de tension proposée par Savoie chaînes

Le cogérant de la SARL TRV se surprend à partager ses expériences en matière d’utilisation des chaînes forestières. Sur les coupes à longues traînes, Quentin Raymond préconise de «tendre un peu plus ses paires de chaînes pour réduire les temps de déplacement». Une tension des chaînes à adapter également selon le type de terrain grâce à la chaîne de tension proposée par Savoie Chaînes. Enfin, il lui parait nécessaire de «chaîner de préférence l’essieu arrière à cause du poids de la grue, même dans les chantiers où le débusquage à la montée inviterait plutôt à chaîner l’avant». Tout en partageant son expérience, Quentin précise que chaque professionnel peut avoir un avis différent sur l’utilisation des chaînes… Mais les avis de chacun ne pourront que s’enrichir de la contribution des avis des autres !

Dominique Seytre

Exploitation forestière

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