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De la plaquette forestière à l’éthanol : bioraffinerie pilote chez ARD, à Pomacle

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Sur le site agro-industriel de Pomacle-Bazancourt, au Nord de Reims, est implantée la première unité industrielle en France de transformation de bois en éthanol. Il s’agit d’une usine pilote mise au point de 2008 à 2018 dans le cadre du projet Futurol, puis acquise par l’un des partenaires, ARD. Ce prestataire en mise à l’échelle industrielle de procédés de biotechnologie blanche a élargi avec cet outil de transformation de la matière ligneuse son plateau de compétences, et se tient désormais à disposition des industriels qui voudraient se lancer en lignoraffinerie.

Ce n’est plus de la science-fiction sur le territoire français : une bioraffinerie est opérationnelle, capable de transformer le bois et plus généralement tous les végétaux lignocellulosiques en éthanol, notamment. Les installations de l’usine pilote de Pomacle-Bazancourt sont capables d’effectuer le fractionnement mécanique et thermique puis enzymatique et microbiologique de la lignocellulose, ainsi rendue apte à la fermentation puis à la distillation, à l’instar de la betterave ou du blé (par ailleurs traités sur le site agro-industriel de Pomacle-Bazancourt).

Spécialiste des biotechnologies industrielles, du fractionnement et de la chimie du végétal depuis 1989, la société Agroressources développement (ARD), appartenant à Vivescia, premier groupe coopératif français, spécialiste de la production et de la transformation des céréales, en est le propriétaire depuis un an. Ce «pilote factory» fait partie désormais de son outil mis au service des start-ups et des entreprises françaises et internationales en vue de la mise à l’échelle industrielle de procédés «biotech». «Accélérer l’industrialisation tout en optimisant les coûts, c’est ce que nous proposons à des sociétés qui voudraient se lancer dans la bioraffinerie de matière première ligneuse, quel que soit le type de cette matière première et où que ce soit dans le monde», explique Jean-Christophe Duval, dirigeant d’ARD. C’est la filiale Axens de l’Institut français du pétrole énergies nouvelles (Ifpen) qui est chargée de la commercialisation de la licence du process développé en parallèle de la mise au point du pilote, de 2008 à 2018, dans le cadre du projet Futurol : le «pilote factory» sert aussi de show-room.


Dix ans de mise au point : le projet Futurol

Le pilote de fabrication de biocarburant de deuxième génération de Pomacle-Bazancourt a vu le jour en effet dans le cadre du projet Futurol, qui a réuni de 2008 à 2018 dans une structure nommée Procethol 2G, onze acteurs scientifiques, industriels et financiers, dont certains étaient impliqués dans la production de biocarburants de première génération depuis de nombreuses années : des acteurs R&D (ARD, IFP Energies nouvelles, Inra et Lesaffre), des acteurs industriels (ONF, Tereos, Total et Vivescia) et des acteurs financiers (Crédit Agricole du Nord Est, CGB, Unigrains). Etait visée la mise au point d’un procédé biologique de transformation de la cellulose grâce à l’élaboration de nouvelles enzymes, adaptable à tous types de matière ligneuse (plantes lignocellulosiques d’intérêt (sorgho, luzerne, miscanthus…) ; bois et résidus forestiers (plaquettes, rémanents, taillis à courte rotation (TCR)…) ; coproduits de cultures agricoles et d’agro-industrie (paille de céréales…) ; résidus verts urbains), et en parallèle la conception et la construction d’un prototype industriel (échelle 1/1.000e) capable de produire au maximum 500 litres d’éthanol par jour soit 180.000 litres par an.

Mission accomplie, pour un budget s’élevant à 76,4 millions d’euros, appuyé par Oseo à hauteur de 29,9 millions d’euros, le projet ayant été labellisé par le pôle de compétitivité Industries et agro-ressources. Le procédé complet de production de bioéthanol de deuxième génération mis au point, la phase de commercialisation a donc débuté (mise en oeuvre par Axens- Ifpen) en fin d’année dernière, et le pilote, quant à lui, a été acquis par ARD (et les 12 collaborateurs de Procéthol 2G intégrés), qui a ainsi étoffé son offre de prestation vers le raffinage de matières lignocellulosiques. «La biotechnologie existe depuis longtemps», souligne Jean-Christophe Duval. «Il n’y a qu’à penser au champagne ou aux yaourts ! Dans les années 2000, elle a connu un bond, avec beaucoup d’argent injecté dans ce domaine dans la Silicon valley. Des usages nouveaux, des nouveaux besoins industriels sont apparus, avec des pressions liées à l’environnement (santé, climat) et la réglementation en découlant.» De plus en plus, l’usine cellulaire est utilisée pour produire par voie biologique ce qui l’était par la voie chimique de synthèse. «Dans ce contexte […]

Photo : Les champignons génétiquement modifiés, conçu par l’Ifpen, aptes à produire des enzymes pour la xylanase et la cellulase sont multipliés en réacteur sur place.

Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°18…

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