Le Codifab et France bois forêt ont souhaité renouveler pour la 3e fois en 2015 une enquête, afin d’analyser l’évolution de la construction bois. Elle reflète, outre les difficultés que rencontre le secteur du bâtiment, des alternatives possibles.
La nouvelle enquête a été réalisée auprès d’une population mère de 1984 entreprises entre mars et mai 2015, avec un taux de retour de 46%. Parmi ces entreprises figurent tous types d’activités bois (construction, charpente, menuiserie, bardage…), le chiffre d’affaires global se montant à 3,7 milliards d’euros, pour en tout 28.850 salariés, avec 44% de ce CA généré par les entreprises de charpente, et 84% par des entreprises de plus de 10 salariés, les entreprises du bois comprenant 14 salariés en moyenne.
L’enquête met en évidence une diminution globale par rapport à 2012, que ce soit au niveau du nombre d’entreprises (-10%), du chiffre d’affaires (-8%), et aussi du nombre de salariés (-6%). Cependant, si l’on constate une baisse du CA sur le neuf (sachant que 77% du CA global correspondent à l’activité de ce segment), on observe une croissance de +18% sur le segment de l’entretien/rénovation.
Concernant l’activité construction bois, on constate qu’elle génère 51% du CA des entreprises, ce CA enregistrant une baisse de 13% par rapport à 2012. On note un renforcement des fabricants de charpente et de menuiserie (avec 28% du CA contre 16% en 2012). Les entreprises de charpente, cela étant, conservent la plus forte contribution, avec 37%. Point positif : on enregistre une professionnalisation grandissante des entreprises, 72% faisant de la conception technique, contre 68% en 2012.
Au niveau géographique, le grand Est continue d’être la première région en termes de CA, avec 556 millions d’euros HT ; la région Rhône-Alpes se situe à la seconde place, avec 335 euros HT. On note que le rayon d’intervention a légèrement augmenté par rapport à 2012, passant de 120 à 170 km. 43% des actes d’achat de bois de construction passent par un réseau de distribution (coopératives, négoces), contre 36% en 2012.
Le chiffre : 10,4% / C’est la part de marché des maisons individuelles (secteur diffus) construites en bois en France.
En matière de système constructif, l’ossature bois confirme sa prédominance, renforçant même sa position pour la construction de maison individuelle (82% contre 73% en 2012). La technique des panneaux massifs contrecollés ou contrecloués est restée stable entre 2012 et 2014 (à 5%).
Il ressort aussi de l’enquête que les entreprises les plus anciennes tendent à mieux surmonter la crise : ainsi, la part des entreprises de moins de 5 ans a continué de se réduire entre 2012 et 2014 (de 16% à 6%) et il ne s’agit pas d’un glissement dans la tranche d’ancienneté supérieure car celle-ci reste stable. Par taille d’entreprise, les plus anciennes sur marché sont les entreprises de 20 salariés et plus : 78% ont plus de dix ans, contre seulement 47% des entreprises de moins de 10 salariés. Par activité, les entreprises de charpente et de menuiserie ont la plus grande ancienneté (60% ont plus de dix ans).
Face à une tendance à la baisse, se dégagent pourtant des alternatives possibles : à commencer par l’isolation thermique par l’extérieur, qui s’avère une activité complémentaire précieuse pour les constructeurs bois, 52% des entreprises présentes sur ce marché déclarant avoir réalisé en rénovation des travaux d’ITE (contre 41% en 2012). Les entreprises de charpente sont les plus présentes sur ce segment de marché. Les extension-surélévations, quant à elle, ont le vent en poupe, une extension-surélévation sur cinq étant réalisée en bois. On dénombre ainsi 9.225 extensions surélévations construites en bois en France en 2014, contre 7.870 en 2012, soit une progression de 17%.
