Allemagne : une enquête de conjoncture sur les scieries

Le 1^er avril, l’association allemande des industries du bois et du sciage (DeSH) a publié les résultats d’une enquête réalisée auprès de ses membres sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19. «La majorité des scieries ressentent les effets négatifs de la crise», écrit l’organisation professionnelle qui fédère 370 entreprises dans toute l’Allemagne. «En fonction de la durée des mesures prises afin de lutter contre l’épidémie, le Conseil d’experts pour l'évaluation du développement macroéconomique prévoit une baisse du produit intérieur brut allemand comprise entre 2,8 et 5,4% en 2020.» Au total, 128 entreprises ont participé à l'enquête interne initiée par l’association allemande des industries du bois et du sciage. Plus des deux tiers (70%) ont déclaré avoir été touchées par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. «Les entreprises des districts du sud de la Bavière, de la Rhénanie-Palatinat et du Bade-Wurtemberg ainsi que les entreprises de transformation de feuillus sont touchées au-dessus de la moyenne», précise l’organisation professionnelle. «Il ne devrait y avoir que quelques fermetures, mais le chômage partiel devrait augmenter considérablement dans l'industrie du bois au cours des deux prochaines semaines, comme dans de nombreuses industries.» L’association allemande des industries du bois et du sciage estime à ce stade qu’un tiers des entreprises prévoient d’avoir recours au chômage partiel. L’organisation professionnelle ajoute qu’en plus d’une dégradation de la demande, les entreprises allemandes de transformation du bois doivent composer avec des effectifs réduits, notamment dans les zones frontalières avec la Pologne et la République tchèque où les personnels étrangers n’ont quasiment plus la possibilité d’entrer en Allemagne.

Dans le cadre de son plan de gestion de crise, l’association allemande a par ailleurs formulé plusieurs demandes de mesures pour aider les entreprises à faire face à cette situation à court, moyen et long terme. Parmi celles-ci, l’organisation professionnelle souhaiterait entre autres une suspension des péages et une augmentation temporaire jusqu’à 46 tonnes du poids total autorisé pour le transport du bois. Elle demande aussi de la souplesse dans l’interdiction du cabotage ainsi que pour les temps de conduite et de repos des chauffeurs. «Afin d’utiliser les capacités de transport et de logistique possibles pendant la pandémie, le dépassement du nombre autorisé de voyages après le passage de la frontière ne devrait pas être puni temporairement», explique DeSH. «De même, l'extension au transport du bois des dérogations temporaires accordées aux marchandises d’usage quotidien sur les réglementations sociales en matière de circulation routière (temps de conduite et de repos) serait une mesure importante.» Pour que soit également pris en compte l’impact des aléas climatiques et des attaques de scolytes en forêt, l’association allemande des industries du bois et du sciage aimerait que les procédures puissent être simplifiées pour l’extension des parcs à grumes existants. Elle souhaite aussi que les démarches soient plus rapides pour la création d'espaces de stockage du bois. L’ensemble des mesures souhaitées par l’organisation professionnelle pour aider les entreprises à faire face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19 sont consultables en ligne. L’organisation professionnelle a par ailleurs déjà prévu de renouveler régulièrement son enquête de conjoncture pour suivre l’évolution des conséquences de l’épidémie sur l’activité des entreprises. Le détail des résultats de cette enquête interne de DeSH est disponible sur le site de l’association.