Chaque trimestre, l’Office économique wallon du bois publie son baromètre de l’activité au sein de la filière bois. Il propose un tableau récapitulatif des tendances par sous-secteur d’activité, des indications de conjoncture glanées auprès des professionnels wallons ainsi qu’une sélection de graphiques contextuels utiles pour décrypter les évolutions constatées et les replacer dans un contexte plus général.
Les ventes de bois en forêts soumises ont battu leur plein durant le trimestre écoulé. La présence de quelques scieries françaises lors de ces ventes reste d’actualité. Certains transformateurs locaux craignent également que les marchands de bois français spécialisés dans l’exportation ne participent aux ventes en raison de la nouvelle réglementation mise en place dans l’Hexagone pour freiner l’exportation de grumes. En effet, nos voisins d’outre-Quiévrain ont adopté une mesure temporaire de sauvegarde visant à sécuriser l’approvisionnement des scieries de chêne par la mise en place de ventes de lots de qualité sciage destinés à être transformés dans l’Union européenne. Ces ventes, dites labellisées, concernent 280.000 m³ sur une récolte nationale de 1,85 million m³ de chêne et, toutes essences confondues, de 20 millions m³ de bois d’œuvre. La mesure ne vise donc que 1,4% de la récolte française de bois d'œuvre et 15% du volume en chêne. A l’heure actuelle, au grand dam des scieurs français, la mesure n’a pas encore d’effets sur les prix du chêne qui restent soutenus, en France comme en Belgique.
En Wallonie, les scieurs de chêne manquent toujours de matière première. Les ventes en gré à gré, mises en place dans le même contexte que le label de transformation UE en France, ont été mises en veille lors de cette période pour reprendre de plus belle dès janvier. La tension sur l’approvisionnement en chêne persiste, il est donc normal que les prix se maintiennent, voire progressent. Notons également, la croissance notable de l’exportation des sciages vers la Chine, même si cette tendance haussière a fléchi en 2015. Donc, indirectement maintenant, et à l’avantage des transformateurs, l’exportation de sciages et non plus de grumes vers l’Asie maintient la pression. Rappelons aussi que ces mesures n’ont pas comme objectif d’avoir une influence baissière sur les prix : les propriétaires publics comme privés ne le permettraient pas. Ces mesures se révèleraient trop réfutées et non viables à terme.
En ce qui concerne le résineux, les prix des épicéas de sciage ne sont plus parvenus à atteindre les niveaux de l’année dernière, même si les professionnels ont enregistré une reprise à la hausse en fin de vente. Les petites et moyennes scieries déplorent de plus en plus le manque de gros épicéas de qualité mis en vente. Les scieurs peinent à trouver de beaux lots de gros bois en 140 cm (circonférence à 1,5 m) et plus. Pour les grosses scieries résineuses, on note un léger regain sur certains marchés. Tous soulignent l’automne et l’hiver cléments qui permettent la bonne poursuite des activités.
En matière de combustible bois, c’est le calme plat. Les stocks sont pleins et la demande est faible. Cette situation entraîne une offre croissante et des prix à la baisse pour l’approvisionnement de l’industrie de la pâte à papier dont le marché est relativement stable.
En matière de construction bois, les professionnels ne rencontrent pas de problème d’approvisionnement et constatent une demande constante en ossature. Les constructeurs sont également satisfaits d’une météo clémente, qui ne ralentit pas les chantiers en cours.
(Source : www.confederationconstruction.be)
